A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y
Lettre N
Titre Quelques notes ensemble... Date Albums Documents audio
Navale (La) Un clin d'œil à son grand-père compagnon-charpentier de marine, qui se reconvertit par la suite dans la fabrication de décors à l'opéra. Et un refrain qui détourne subrepticement un passage de La Marseillaise.
Les craquements d'un navire en bois et le bruit des vagues sont tellement bien imités, qu'on se croirait en mer sur le navire !
1994 -Albion
-Olympiade
 
Nicolas L'histoire émouvante et tragique d'un petit garçon mis en pension à la campagne chez des inconnus, et qui ne veut pas rester là où on l'a conduit. Au fil des interprétations, William Sheller a supprimé la batterie présente dans la version originale, qu'il jugeait inutile et trop rigide.
Sur scène, William raconte toujours que cette chanson est liée à ses mésaventures de jeunesse avec sa voisine Yvonne, une « dame gentille » qu'il aimait beaucoup mais aussi « franchement glauque dans le genre Reiser ». Lorsque William arriva des Etats-Unis en 1953, il emménagea avec sa famille rue de l'Ouest, dans le 14e arrt de Paris. C'était en août, l'immeuble et le quartier étaient déserts et la brave Yvonne, qui demeurait au 6e étage et était toujours au courant de tout ce qui se passait dans les environs, les aida à s'installer. C'était une bretonne originaire de Plouézec. William lui descendait parfois son chien jaune un peu bêbête nommé Mickey, allait chez elle regarder les dessins animés à la télé et elle le gâtait avec des tartines de confiture. Malheureusement il y avait toujours une marmite qui glougloutait dans la cuisine et une odeur assez bizarre qui régnait au point d'empester tout l'immeuble.« Mais qu'est-ce qui pue chez toi comme ça ?», lui demandait William, dont les connaissances en matière de légumes se limitaient aux préparations en boîte que l'on consommait aux Etats-Unis. « Ça c'est de la soupe aux poireaux, lui répondait Yvonne, et un jour j'arriverai à t'en faire manger ! ».
Puis William commença à aller à l'école primaire. Quelques temps plus tard, ses parents devaient aller assister à un concert de jazz : ils ne voulaient pas l'emmener avec eux vu qu'il avait école le lendemain, mais il était trop petit pour qu'ils le laissent tout seul dans l'appartement. Alors sa mère l'emmena chez Yvonne pour y passer la soirée et la nuit. Dés que le bruit des talons aiguille de sa mère eut disparu dans l'escalier, la voisine lui fit remarquer avec son humour un peu particulier : « J'espère que tu leur as dit adieu à tes parents, parce qu'ils ne reviendront plus te chercher !» William fut alors obligé d'ingurgiter la soupe aux poireaux pleine de fils qui collent au palais, et passa une horrible soirée en serrant son nounours pour se consoler. Conclusion de l'intéressé : « Depuis à chaque fois que je sens quelque part une odeur de soupe aux poireaux, j'ai encore l'impression que ma mère m'abandonne. »
Peu diffusée par les radios, cette chanson n'a pas connu un succès fulgurant dès le départ.
William, lors de ses premiers concerts sur scène vers 1981-1982, s'en servait pour mesurer l'ambiance dans la salle : « Elle sert un peu de test, expliquait-il à l'époque. J'écoute un peu le silence qu'il y a pendant cette chanson, et ça me dit si la soirée se passe bien, ou un peu moins bien...» C'est concert après concert, et par le bouche-à-oreille que les aventures de Nicolas se sont insinuées dans l'esprit des gens au fil des années. « Et ça s'installe plus profondément. Du coup, ça fait partie de l'inconscient collectif. » Et aujourd'hui, raconte William, « Quand je vois des gaillards d'1,90 m qui me disent : "Je m'appelle Nicolas à cause de votre chanson, parce que ma mère adorait cette chanson", ça me fait un drôle d'effet. Je me dis : "Mais c'est vrai, le temps a passé". »
Cette chanson est également liée à deux histoires de chien assez drôlatiques : « La première fois que l'on a joué cette chanson sur scène, le "chien du théâtre" où nous passions est entré côté jardin, a entrepris une inspection des lieux, s'est présenté au public et s'en est allé placidement par le côté cour. C'est son habitude, c'est le "chien du théâtre".»
Lors d'un concert enregistré en direct dans les studios de RTL en mai 1992, William racontait avec une extrême drôlerie une autre aventure canine qui lui était arrivée pendant un spectacle en plein air : au moment où il attaquait cette chanson, il entendait des bruits très bizarres sur le gravier qu'il attribua à un chien. Et le voilà en train de se demander quelle race de chien ça pouvait bien être, et puis la maîtresse du toutou en question se mit à essayer de le rappeler pas trop discrètement etc... Si bien qu'au lieu de chanter « On se présente un peu, voici l'enfant qu'on vous laisse », il a chanté « On se présente un peu, voici le chien qu'on vous laisse » !!!! Ce qui a bien entendu foiré tout le sens de la chanson... Les spectateurs qui connaissaient les vraies paroles devaient être morts de rire !
1980

-Nicolas
-Olympia 82
-Sheller en solitaire
-Olympiade
-Tu devrais chanter
-Parade au cirque Royal
-William Sheller et le
quatuor Stevens live

 

 


Oncle William raconte...
1) Les poireaux
d'Yvonne



2) Voici le chien
qu'on
vous laisse

Nouveau Monde (Le) Ce brave Haendel aurait-il fini par se reconvertir au rock'n'roll ? « Cela m'a amusé de partir de la musique ancienne pour en faire quelque chose de contemporain » souligne malicieusement William. Il a employé volontairement dans son texte un langage proche de celui du XVIIIe siècle. Le tout magnifiquement servi par huit choristes de l'Opéra de Paris et un orchestre dirigé par Raymond Lefèvre.
C'est une histoire
d' il y a longtemps. Des personnages en habit de cour, apparemment très importants, qui parlent de se séparer, le monsieur envisageant de partir pour le Nouveau Monde. « J'ai écrit de la "musique d'image" en pensant à des personnages. J'avais en tête le Molière d'Ariane Mnouchkine et Les Diables de Ken Russel. »
Au mois de mars 1987, Jacques Scandélari a réalisé pour cette chanson un
clip inénarrable, avec des vrais punks et des skins pataugeant dans la boue d'une carrière de banlieue, et William Sheller en peaux de loup de chez Lanvin jouant un prince médiévalo-futuriste sur son char !
La rencontre avec ces « hordes bar
bares » fut plutôt difficile, mais William a toujours le « bon truc » pour détendre l'atmosphère. Comme il devait se raser la tête tous les jours à cause d'un traitement d'implants capillaires, il emportait toujours dans son sac une tondeuse de poche : «Tournage du clip. 6 h 30 du matin. Dans une carrière d'argile blanche et molle et par un froid bien humide, un jeune peuple punkoïde et superbement destroy attend mon arrivée. On s'est salué sans froideur mais sans grande amitié non plus. J'ai ouvert mon sac et j'ai sorti ma tondeuse électrique. L'ambiance a basculé du tout au tout - A qui le tour ? - Une file d'une bonne quinzaine de têtes s'est formée devant la caravane. Depuis, je suis imbattable dans la taille des iroquoises ».
1987

-Univers
-Olympiade
-Tu devrais chanter