Une carapace de rêverie et le réel en dedans. Le treizième album de Sheller débute et finit sur des mondes imaginaires. Il y a d'abord un jardin sur la lune (Youpylong), qui tient à la fois des Beatles et de Charles Trenet et puis de mondes troublés, en guerre, comme des bribes d'une légende médiévale (Les Souris noires, Walpurgis); Mais au cœur du disque, il y a l'écriture plus directe, Les Enfants du week-end qui passent vous rendre visite, les jeux d'un Petit Pimpon qui réveillent les souvenirs, les au-revoir d'amours longue distance (Bus-stop)... Ne courant après aucune mode, Sheller reste fidèle au piano et aux cordes, dont il sait tirer les demi-teintes, les pastels, mille nuances d'harmonie. L'enjeu n'est pas dans la forme, mais bien dans le contenu émotionnel, dans la sincérité de ce qui est dit. Au passage, il rafraîchit une chanson méconnue de ses débuts, Comme je m'ennuie de toi, que l'on redécouvre avec plaisir, ainsi débarrassée de quelques scories. (Universal).