Ici-Paris N°3669
28 octobre au 3 novembre 2015

William Sheller
De grave problèmes de santé

(par Alexandre Le Bourzech)


Durant toute cette année, Wiliam Sheller n'a pas été un homme heureux. « Quelle année horrible ! » lance-t-il en préambule d'un entretien accordé à L'Obs. Pour une fois, il n' pas pu passer toutes ses journées assis derrière son piano à dénicher l'ultime mélodie. Et pour cause, on sent fatigué le compositeur de J'suis pas bien. Une bonne –ou plutôt une mauvaise– raison, que son entourage a invoquée pour annuler le concert du 18 octobre dernier qu'il devait donner à l'auditorium de la Maison de la radio. En insistant un peu, on finit par comprendre qu'il s'agirait même de raisons médicales...
En fait, William Sheller ne s'en cache pas : il a passé une grande partie de cette « annus horribilis » à l'hôpital ! Pour des problèmes de cœur. No, pas de peines de cœurs, mais à cause d'un cœur qui serait à la peine. Et qui battrait le rythme beaucoup moins bien que ne le fait le pied de l'artiste sur la pédale forte de son piano. Pas d'affolement pour autant ! il existe de multiples formes d'arythmie cardiaque. Ces battements désordonnés du cœur, trop lents ou trop rapides, entraînent des complications plus ou moins graves selon qu'ils touchent les ventricules ou les oreillettes.
William Sheller n'entre pas dans les détails au cours cette interview, mais on comprend tout de même que son état a nécessité une surveillance médicale quasi permanente. Surtout que, maintenant, il vit en ermite dans la campagne orléanaise. Aussi, ne peut-on pas dire que ce soit la frénésie de la vie parisienne ou du showbizz qui l'ai épuisé ainsi ! D'autant qu'il n'avait plus sorti d'album depuis 2008. Mais c'est mal connaître ce stakhanoviste du clavier qui ne se sent jamais tranquille lorsqu'il n'est pas sur scène.
Trop longtemps éloigné de son fidèle public qui le suit depuis quarante ans. L'âge de Rock'n'dollars, son premier 33 tours qui lui avait collé, à l'époque, l'étiquette de chanteur fantasque et originale. « J'ai donné beaucoup de concerts, trop de concerts, à travers la France et à l'étranger », constate-t-il presque à regret. Mais bon, il faut croire que William a tout de même réussi à ménager quelque peu sa monture puisqu'il  vient de sortir un nouvel album, Stylus (Mercury/Universal). Rien ne vaut la quiétude des bocages orléanais pour composer... Qui plus est, il a programmé de rejouer très prochainement sur scène même si, cette fois, il fera sans doute attention à ne pas se laisser embarquer dans une tournée trop longue.
Rendez-vous est donc pris les 8 et 9 décembre prochain aux Folies Bergère, à Paris. Sans danseuse à la jambe légère pour ménager son palpitant, mais entouré d'un quatuor à cordes pour l'apaiser. Sheller le solitaire sort de sa tanière aves ses nouveaux airs et ses croches blanches et noires. Et ses beaux silences que seuls les grands musi
ciens savent nous faire écoute. Soulagé, il en profitera pour entendre les deux petits ventricules de son cœur battre.. en chœur. La plus merveilleuse de ses symphonies.