Il arrive en éclaireur et la salle l'acclame déjà. Mais hier soir, à la Halle aux grains, William Sheller ne courait pas tout seul… Accompagné par le quatuor à cordes Stevens, il a interprété tous les titres de l'album éponyme et, selon son habitude, il a introduit toutes ses chansons par de savoureuses anecdotes évoquant les hasards de leur naissance…Moment de solitude dans une chambre d'hôtel lors d'un festival : Mon Hôtel est une échappée morose dans la lumière triste du soir qui tombe. Une sieste à l'ombre d'un prunier dans un jardin calme, troublée par le refrain entêtant d'un enfant qui passe et répète à l'infini : « Maman est folle » ... Le titre est resté le même. Cuir de Russie, Babayaga, Fou de vous, Les filles de l'aurore : ces idées qui vous trottent dans la tête et vous empêchent de dormir tant qu'on ne les a pas couchées sur le papier….Les textes de William Sheller bien que magnifiés par les cordes sont si simples et si quotidiens qu'ils feraient presque croire que tout le monde peut écrire des chansons... « Simplement ». Mais il n'y a qu'un William Sheller, sa réserve têtue, son timbre harmonieux et c'est toujours un bonheur largement partagé de l’écouter.