Télégramme de Brest N°21064
(éd.de Brest)
25 mars 2013
-concert en piano-quatuor le 23 mars à l'Espace Avel-Vor de Plougastel-Daoulas-

Brest.Loisirs
Sheller.Notes d'humour et cordes sensibles


William Sheller s’est produit samedi soir, à guichets fermés, à l’Avel-Vor, à Plougastel-Daoulas. L’occasion pour son public de redécouvrir son répertoire, accompagné d’un quatuor à cordes.

« On était prêts, là, en coulisses. Comme vous, on attendait, mais on nous a dit que tout le monde n’était pas arrivé…». C’est par une note d’humour que William Sheller, kimono noir et le coude posé sur son piano, en entamé son concert, samedi soir. « On va commencer par un genre de petite ouverture », sourit-il après avoir donné le « la » au quatuor à cordes qui l’accompagne.

Comme au théâtre
Dès les premiers accords, le ton est donné. Ce concert sera placé sous le signe de sa passion pour la musique classique : « J’ai composé le morceau qui va suivre à la suite d’un cauchemar que je faisais souvent, dans lequel je courais devant un train…Depuis, je dors mieux », plaisante-t-il avant de commencer J’cours tout seul, tout en swing et en subtilités. Car l’artiste aime à expliquer d’où lui viennent ses morceaux. Un gamin qui l’importune pendant sa sieste pour Maman est folle. Sa grand-mère, ouvreuse au Théâtre des Champs-Elysées et Madame Buterfly, de Puccini, pour Le Capitaine, ou encore une vieille photographie de patineurs russes pour Cuir de Russie. Après une bonne demi-heure de concert, il laisse la place à son quatuor qui exécute Baba Yaga, avec toute la classe que peut conférer une telle formation à ce genre de morceau. Le maestro revient alors pour A l’après-minuit, avant d’enjoindre ses musiciens à saluer un public conquis, façon troupe de théâtre. Et comme au théâtre, vient le moment de l’entracte, après 45 minutes de concert. « Je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont envie d’aller fumer une clope », s’amuse-t-il.  

« Parfois le piano vous fait des cadeaux »
Après 15 minutes de pause, l’artiste revient au piano, seul dans un rayon de lumière. « Parfois, le piano vous fait des cadeaux », explique-t-il avant Fier et fou de vous. Avec Les Filles de l’aurore, Vienne et Les Orgueilleuses en hommage à son amie Barbara, Paperland ou encore Nicolas, l’artiste poursuit ses tranches de vie musicales, entre rêveries au bord de l’eau et soirées qui s’étirent jusqu’au petit matin. Le public se lève désormais à chaque fin de morceau pour l’acclamer.
« Je n’allais [pas] partir sans vous la faire », ironise-t-il. Un Homme heureux, forcément, mais aussi Dans un vieux rock’n’roll, l’homme reprend ses plus grands tubes, avec toute la magie des cordes qui l’accompagnent.
Le concert se termine par Le Carnet à spirale, seul morceau que Sheller exécutera sans piano, non sans avoir au préalable remis en place une spectatrice trop audacieuse dans son envie d’immortaliser le moment par une photo. A en croire la longue ovation qui conclut le concert, le reste du public lui, faute de photo, en gardera un souvenir mémorable.