Un intime vendredi
Après une longue tournée en solitaire, William Sheller, « heureux de rejouer avec ses musiciens et flatté d’ouvrir ce festival », a séduit le public d’Acoustic, vendredi soir. Pendant plus de deux heures, le talentueux pianiste a revisité une partie de son répertoire, rafraîchi et sublimé par d’intenses envolées du quatuor à cordes Stevens. En toute simplicité, il s’est connecté avec son public en livrant, par de courts interludes poétiques, la genèse de ses morceaux.
Quelques titres du nouvel opus ont été dévoilés et les airs des morceaux phares comme Le Carnet à spirale, Un vieux Rock’n’roll, Fier et fou de vous, Les Machines absurdes, ont sagement été fredonnés. Il a offert ici une prestation intimiste, qu’un public, conquit d’avance dans sa majorité, a savouré en version originale.
Un euphorisant samedi
C’est l’envoûtante suédoise Frédrika Stahl, qui amorce en douceur la soirée de samedi. Sa voix maîtrisée, s’est posée sur ses mélodies pop, imprégnées de jazz, parfois mélancoliques, mais toujours avec une pointe énergique.
Puis Tété, en costume cravate et chapeau vissé sur la tête, embraye direct la cinquième vitesse et enflamme le public dés sa montée sur scène avec un déhanché endiablé. Dans une ambiance soul et folk, le chanteur-guitariste enchaîne les morceaux euphorisants. Ultra généreux, il fait vibrer le public en s’engageant par deux fois à travers la fosse : « C’est énorme ! », c’est surtout la classe, comme en témoignent les sourires extra-larges qui se diffusent dans toute la salle.
Quant à Cali, c’est déchaîné qu’il déferle sur scène, et il compte bien surfer sur la belle énergie qui transpire déjà partout. Il ne résiste d’ailleurs pas bien longtemps à se jetter dans les bras du public. Tout heureux d’être là, déclarant sa flamme aux spectateurs et aux organisateurs : « Nous avons été traités comme des rois, par des gens qui sont de belles personnes. C’est une belle famille ».
Pour Charlotte, qu’il a longuement enlacée sur Pensons à l’avenir, ce « moment fort reste indescriptible ». Et mettre le feu, même quand les textes sont douloureux et secoués de tempêtes amoureuses, est sa façon de communier généreusement avec le public.