Idem-Mag N°58
mai 2012

William Sheller
(par Fabienne Durand)


PIANO SOLO…
Le 14 juin, l’alchimiste intemporel des notes et des mots, William Sheller jouera sur la scène du Corum de Montpellier. En pleine écriture mais s’octroyant une petite pause, le diseur de belles romances dont lui seul a le secret, déploiera ses trésors au piano : des titres phares d’une carrière foisonnante. Du classique au rock, le musicien atypique qui a marqué l’espace musical francophone reste prolifique, authentique.
Rencontre avec « Un Homme Heureux ».

- IDEM : « Comment vous est venue l’idée de retranscrire les chansons dans un style dépouillé ? »
- William Sheller : « Majoritairement ces chansons ont été écrites au piano au départ. Cela n’a pas été trop difficile de les reprendre à l’origine. L’idée est venue par hasard, lorsque les instruments de mes musiciens ont été bloqués à la frontière Belge (du temps où il y en avait) et j’ai dû assurer le concert seul au piano. Ce fût une révélation. Pour d’autres, il a fallu que je les adapte. Oui, on est plus attentif au texte car l’attention est moins distraite par le spectaculaire de la scène avec les musiciens. »

- « Montpellier a une histoire avec vous (ndlr : en 1985 vous avez créé une Suite Française pour l’Orchestre National du Languedoc-Roussillon lors du premier Festival de Radio France) Réitèrerez-vous l’expérience ? »
- « Mais c’est quand on veut ! Ce fût un excellent souvenir. Je possède par miracle un enregistrement de cette soirée. Maintenant que j’ai pu réitérer ce genre de concert avec l’Orchestre de Lille et les concerts Lamoureux entr’autres, ou pour des festivals comme celui de Sully-sur-Loire, ce n’est plus tout à fait une expérience, mais c’est toujours le même plaisir. »

- « En concert que ressentez-vous ? Le fantôme de Barbara vous accompagne souvent… »
- « Lors d’un concert, je suis « dedans ». Je me mets à la place du personnage de la chanson. Entre ces moments-là, c’est comme si je retrouvais des amis dans la salle, je discute avec les gens. Quand tout est terminé et que la salle se vide, j’ai du mal à me rappeler ce qui s’est passé. Concernant Barbara, il m’est difficile d’en parler. Oui elle "s’invite" des fois surtout quand je chante Vienne. Je commence à l’interpréter et je vois son visage qui plane au-dessus du clavier comme un flash. A en  faire bafouiller dans les textes. Ça ne facilite pas les choses. »

- En 1977, vous aviez enregistré J’cours tout seul avec des musiciens de Toto, Foreigner Supertramp, en 1994 Albion et en 2008 Avatars opus très rock progressifs. Le referez-vous ? »
- « Certainement si les idées viennent dans ce sens. Certains détestent, d’autres adorent. Au moins ça ne laisse pas indifférent. C’est à chaque fois risqué mais ce n’est pas pour me déplaire. »

- « Votre crédo ? »
- « Une pendule arrêtée donne deux fois par jour l’heure exacte, si l’on court après, on a de grandes chances de ne pas la rattraper. »
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Grand merci à Monsieur Sheller
Vend. 15 juin à 20h30 Le Corum – Opéra Berlioz.