Concert intimiste, hier soir, à l’Arsenal de Metz. William Sheller raconte ses chansons avant de les jouer. Un très beau moment.
Seul le piano est plong é dans un halo de lumière. William Sheller entre. Chemise noire et cheveux blancs. Il est venu raconter des chansons et des histoires, hier soir, au public de l’Arsenal, à Metz.
Dans une atmosphère intimiste. Sa tournée s’appelle Piano solo. « Je suis déjà venu… trois fois, je crois. L’accordeur m’a dit avec certitude en 1998 (1), et puis je suis venu avec un quatuor à cordes et avec un orchestre. » Il se tourne vers le clavier. Pose quelques notes. Mais repart illico sur Metz. « C’est très beau cette pierre jaune. Vous savez, c’est très rare que je me promène dans une ville où je vais jouer. Mais on n’est pas là pour raconter notre vie ! On est là pour une soirée ensemble, autour de la musique, savoir d’où ça vient. »
« Il faut que je vous parle d’Yvonne ! »
Premier morceau : J’cours tout seul. Les mots sont là, tapis en chacun de nous. Les mots et sa musique. Sa patte Sheller dès qu’il joue. Tantôt mélancolique, tantôt rythmée.
Entre deux, l’artiste continue à conter, de sa voix feutrée. Il raconte, frôlant les touches et ponctuant sa musique. Pince-sans-rire.
« Y’a des chansons comme ça qui viennent de personnages qui nous ont marqués. Ah, il faut que je vous parle d’Yvonne ! » Contexte : enfant, il arrive à Paris avec son papa américain et sa maman française. Le voilà parti avec « les tartines à la confiture » et l’horrible soupe aux poireaux de leur voisine Yvonne.
Un soir, ses parents le laissent dormir chez elle. « Elle était très gentille ». Mais l’enfant se sent abandonné. « En fait, il y a des histoires qui ne nous appartiennent pas tout à fait, comme celle d’un petit garçon qui s’appellerait…» Il n’a pas fini sa phrase que des spectateurs chuchotent le nom de la chanson : « Nicolas ».
-----
Notes du site :
(1) William a effectivement donné un concert à l’Arsenal de Metz le 18 avril 1998.