C’est en piano solo que William Sheller se produira sur la scène du théâtre de la Sinne mardi soir. Une aventure qu’il aime partager avec son public.
- L’Alsace : « Pourquoi avoir choisi de renouer avec ce piano solo et voix ? »
- William Sheller : « Je ne renoue pas, je n’ai jamais cessé de donner des concerts au piano en fait. C’est un besoin que j’ai d’avoir une autre forme de rapport avec les gens. J’y suis plus libre de mes mouvements et il m’est possible de changer le programme en cours de concert selon l’ambiance. Il y a plus d’aventure. »
- « Quel plaisir éprouvez-vous à vous retrouver seul sur scène et à revisiter plus de trente-cinq ans d’univers musical ? »
- « Je ne conçois pas les titres anciens comme des tubes à rappeler. Je ne conçois rien comme ancien. C’est pour moi un répertoire dans lequel je puise. J’aurais pu les écrire hier. Il arrive que l’on prenne pour des chansons nouvelles de vieux morceaux passés inaperçus dans un album. Faire découvrir des choses anciennes me fait assez plaisir, oui.»
- « Mulhouse est la première date de la reprise de votre spectacle. Quel souvenir gardez-vous de votre dernier passage ici ? »
- « Oh voilà bien longtemps que je suis venu à Mulhouse, je crois. J’ai le souvenir d’un public chaleureux et musicien en tout cas et d’une écoute attentive. Ça pousse à donner le meilleur de soi. On aime la musique en Alsace. C’est une des régions où je viens toujours avec plaisir. En plus, j’ai fait des efforts pour venir vous voir, un bon régime où j’ai perdu 9 vilains kilos et qui m’a bien mis en forme. La date de ce premier concert était ma date butoir, je suis prêt. »
- « Vous qui passez du classique au rock, du piano solo aux grands orchestres, qu’est-ce qui vous inspire aujourd’hui ? »
- « Ce n’est pas ce qui se passe musicalement autour qui m’inspire. L’inspiration est un truc bizarre qui traverse la tête avec suffisamment d’insistance pour qu’on se décide de le concrétiser. On ne sait pas d’où ça vient. On en fait des brouillons en attendant de voir. Certaines idées sont faites pour le piano, d’autres seraient comme des musiques de film ou encore demanderaient une bonne ligne de basse sur un pied de batterie. La seule peur, c’est le silence, qu’un jour tout s’arrête et que l’on commence à imiter ce qu’on entend dehors pour rester "vivant"».
- « Si vous aviez à jouer une de vos œuvres à quatre mains, qui choisirez-vous pour vous accompagner ? »
- « Alors rêvons un peu. Véronique Sanson, Juliette, Barbara qui n’est plus.. François René Duchâble.. Allons même plus loin alors, à six mains avec les sœurs Labèque. En tout cas, des musiciens qui ne pensent pas que bien jouer du piano consiste à faire des gros accords en mettant tous les doigts ».
- « Qu’est-ce qui vous rendra plus heureux mardi soir ? »
- « De retrouver l’odeur d’un théâtre dans ses loges et sur la scène. De plus, je n’ai pas joué en public depuis juin dernier, alors il y a le plaisir de se remettre en route. Retrouver le vertige de la trouille aussi pour s’assurer qu’elle ne nous quittera jamais. Les beaux silences pendant les morceaux, qui sont souvent plus révélateurs que les applaudissements de fin. Et puis l’au-revoir de tous ceux qui ont été là. Il y a quelque chose d’impalpable qui rassemble toute la salle, moi compris. »
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* Y ALLER :
William Sheller sera en concert mardi 4 octobre à 20 h 30 au théâtre de la Sinne à Mulhouse.
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