La version piano solo, se prête aux confidences. Tout au long de son concert d'hier soir à la Halle aux Grains, William Sheller a expliqué le contexte dans lequel sont nées ses chansons. Nicolas, Mon Hôtel, Loulou, un bord de mer pour Félix et moi qui devient une histoire d'amitié et d'amours adolescentes, de pudeur et de déconfiture sur une jolie mélodie. Le procédé a amusé les uns, étonnés de voir qu'une idée de chanson peut naître du quotidien le plus banal et agacé ou déçu les autres, pour lesquels c'était trop, trop d'apartés, d'aveux qui dissipent la magie ou empêchent chacun d'interpréter le sens du texte tel qu'il l'imaginait. Mais on pouvait aussi trouver cela truculent, plein d'humour et de saveur, tout en appréciant les mélodies du musicien, ses historiettes si bien tournées et si brèves et sa diction si parfaite. Sheller bavard ? Oui, et alors !