Très joli concert, mardi soir dans une salle bondée de l'hôtel de ville de Sarreguemines, avec un William Sheller qui cultive habilement la proximité avec son public.
Si chaque chanson a une histoire, la plupart du temps on ignore ce qui a poussé les auteurs à composer ou à écrire ces lignes mélodiques et ces mots qui souvent nous trottent dans la tête. William Sheller remédie, en ce qui le concerne, à cette lacune en quelques mots, deux ou trois phrases qui expliquent le contexte dans lequel il a créé. Intéressant et surtout révélateur de l'état d'esprit qui a guidé son inspiration.
Cela favorise aussi la proximité avec le public. Il partage dès lors avec l'artiste ses instants de doute, de bonheur, ses aventures de jeunesse, ses émotions et ses amours.
Le bavard cependant a su s'en tenir à l'essentiel dans un spectacle bien rodé qui parcourt aujourd'hui la province après avoir fait les délices parisiens.
Les mots s'accordent avec la musique
Sheller, dans un halo de lumière claire qui tranche avec le noir dans lequel est plongée la scène, caresse le piano, son complice d'un soir, son ami de toujours. Il décline les compositions qui ont émaillé une carrière remarquable, un peu comme s'il feuilletait son fameux carnet à spirales. Les doigts courent sur le clavier, sa voix haute épouse les notes. Les textes sont évidemment de ceux qu'on écoute. Un message y apparaît et témoigne du sens aigu de l'observation de celui qui tour à tour est poète ou narrateur. Les mots s'accordent avec la musique pour porter l'ensemble au degré de la très bonne variété. Avec trois rappels dont en prime le merveilleux « Je veux être un homme heureux », l'assistance était comblée. Standing ovation for Mister Sheller.