Un concert de William Sheller en solitaire, c’est une remontée, souvent nostalgique, dans le temps et les souvenirs d’enfance de ce franco-américain élevé à Paris au sortir de la guerre 39-45.
Plein d’anecdotes qui louvoient entre tendresse et humour subtil. Sa voisine Yvonne, par exemple, une brave bretonne qui lui fait manger sa nauséabonde soupe de poireaux. « On comprend pourquoi certains dépensent des fortunes chez le psy », lance-t-il, de son savoureux ton pince-sans-rire. Ou encore ses liens musicaux à la « grande » Barbara, devenue son amie, à qui il emprunte la magnifique chanson Vienne, réécrite à la sauce Sheller.
Un peu plus de deux heures de rêveries, durant lesquelles, grâce à son timbre vocal doux et typé, et ses magnifiques mélodies au piano, le temps ne paraît jamais long.
Après trois vibrants rappels, le public de Juliette-Drouet, à guichets fermés, s’est séparé à regret de ce bien sympathique baladin qui fête ses 65 ans. Chapeau l’artiste…