Le Parisien N°20379
18 mars 2010
-concert piano-solo parisien aux Bouffes du Nord, 17 mars 2010-

Vu hier soir/Théâtre des Bouffes du Nord (Paris Xe), 22 h 30
Sheller a régalé les Bouffes du Nord



Il n’a pas l’air, Sheller. Pourtant l’artiste est joueur. De piano mais aussi de mots, d’histoires. Chanteur à coup sûr, conteur surprenant, hier soir aux Bouffes du Nord où il s’est installé jusqu’à samedi, seul avec son piano. Une formule qui a valu son plus gros succès il y a près de vingt ans avec son légendaire Un homme heureux.
Le musicien avait l’air ravi d’être là dans ce théâtre crépusculaire où il jouait pour la première fois. Un lieu intime, idéal pour revenir à la genèse de quarante ans de chansons créées d’abord en piano-voix, mais aussi grâce à des souvenirs qu’il prenait plaisir à ressusciter.
Alors, William Sheller se racontait en faisant courir ses doigts sur le piano tel Symphoman qui a ouvert le concert avant d’enchaîner sur ses splendides Miroirs dans la boue. On se baladait ainsi au milieu d’un répertoire idéal, ponctué par les éternels J’cours tout seul, Les Filles de l’aurore mais aussi Un Homme heureux et Vieux Rock’n’roll en fin de concert. On se régalait aussi des récits hilarants qui ont inspiré les chansons : la soupe aux poireaux de la voisine Yvonne qui s’est retrouvée dans Nicolas ou sa découverte des « grosses dames habillées en rideau » chantant Madame Butterfly dans lequel il a puisé pour son Capitaine. Ou comment William Sheller musicien ambitieux se révélait soudain chanteur malicieux.

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En concert jusqu’à samedi à Paris, aux Bouffes du Nord. Et le 2 avril à Clichy, le 9 à Laval, le 11 juillet à Lyon, le 24 à Hauterives.