Le Midi libre N°23472
7 février 2010
-concert piano-solo du 6 février 2010 à La Cigalière de Sérignan-

Concert
Ainsi va William Sheller
(par Arnaud Boucomont)



Drôle d'oiseau, perché sur des branches musicales fines et solides à la fois, flexibles pour mieux décrocher des notes comme un arc touchant impeccablement sa cible. Ainsi va William Sheller. Ainsi allait-il hier soir à la Cigalière de Sérignan, funambule racontant sa vie à travers ses chansons. Car l'idée de sa tournée a du charme : entrer en confidences avec le public, l'emmener dans les coulisses qui ont mené l'artiste sur la voie de ses compositions... Des souvenirs de gosse, des ambiances d'après concert, des impressions de voyage, des messages amoureux. Aux premiers accords de chaque morceau, on embarque dans un univers familier... Je cours tout seul, Genève, Les miroirs dans la boue, Les filles de l'aurore.
On s'étonne un peu qu'il ne renouvelle pas son stock de perles, qu'il ne nous souffle pas aux oreilles de nouvelles compositions, mais ainsi va donc William Sheller. Qui va piano va sano. Et si l'inspiration manque à l'appel, pourquoi se priver d'un tendre flash back aussi mélancolique que ses chansons.
Seul sur scène, les doigts filant sur un irréprochable Steinway, Sheller fait la conversation à la salle, comme il se mettrait au piano à la fin d'un repas. Il explique que c'est la troisième fois qu'il vient à Sérignan, pour des prestations de plus en plus minimalistes. « La prochaine fois, ce sera peut-être simplement avec un ukulélé », plaisante-t-il. Allez, on lui garde le Steinway au chaud.
M. Sheller, C'est quand vous voulez.