La Dépêche du Midi
6 octobre 2006
-Concert du 4-10-06 à la salle du Mouzon à Auch-

Une acoustique plus qu'à la hauteur, le public conquis
William Sheller au Mouzon : un bonheur absolu

(par Xavier Hurtevent)



Non, le hall du Mouzon ne doit pas être maudit pour ce qu’il n’est pas : une salle de concert. Mercredi soir, dans une configuration acoustique savamment étudiée de ce Mouzon a priori si froid, William Sheller a pu justifier sans trop de difficulté son rang de meilleur chanteur-musicien français que beaucoup lui reconnaissent à juste titre. De Symphoman jusqu’à Dans un vieux rock’n’roll, ce sont deux heures d’un concert de très haute volée qui ont été servies aux 650 spectateurs du Mouzon. «Avec un renvoi fidèle du son et de la voix», notait en fin d’exercice Marc Fouilland, le directeur de CIRCUITS, satisfait de la qualité offerte et de la ferveur obtenue par le second rendez-vous de la saison culturelle.

 «Intemporel Sheller», titrions-nous mercredi. C’est tellement vrai : le chanteur égrène une à une les époques, celles d’une vie faite de notes et d’images vécues, autant de sources d’inspirations pour des chansons, toutes des joyaux. Nostalgie, amour, enfance, existence… : Sheller enchaîne avec un talent inouï ses textes et ses musiques. La note est juste, le phrasé ou la cantabile nickels. En seconde partie, il invite un jeune chanteur, Julien Thiault, à livrer en public ses trois premières compositions. «Celui-là ne risque pas d’être invité à la Star Ac», susurre le mentor lorsque le gamin repasse derrière le rideau. Quel bonheur avec Sheller de quitter un instant la médiocrité musicale entendue partout.