Ouest-France
1er décembre 2005
-Concert au Grand théâtre de Lorient, 29 novembre 2005-

Mardi soir, il a offert un concert entre ballades et musique de chambre
La douce mélancolie de William Sheller

 

Avant d’accueillir quelques grands noms de la chanson comme Juliette Greco et Arthur H., le Grand théâtre recevait William Sheller et le quatuor à cordes Stevens, mardi soir à guichet fermé. Son concert entre variété et musique de chambre a beaucoup ému le public.


Il ne vieillit pas, à bientôt soixante berges, William Sheller semble toujours être ce discret blondinet en baskets rouges qui débuta en 1975 par un vieux rock’n’roll. Tube inoubliable qui le fit rentrer dans la carrière du chanteur conjuguant classicisme et excentricité. Mardi soir au Grand Théâtre, en compagnie du quatuor à cordes Stevens, ce symphoman au clavier pas toujours tempéré a donné un concert réglé comme du papier à musique.
Très décontracté dans ses Clark’s et sa longue chemise noire, monsieur William ne manquait pas de tenue pour chanter les vicissitudes de l’existence, les amours malades et les longues ballades solitaires, «quand la ville est sous la pluie».  Celui qui court et se sent toujours tout seul était pourtant bien entouré. Jean-François Assy au violoncelle, Laurence Ronveaux, Eric Gertmans et Nicolas Stevens pour les violons ont proposé des arrangements entre variété et musique de chambre. Les archets glissent tantôt avec douceur tantôt dans un élan de fureur.
Entre les morceaux mélancoliques et dépouillés de son nouvel opus Epures et les reprises de ses standards tels que Maman est folle, Les Filles de l’aurore, Cuir de Russie; avec beaucoup d’humour et de belles images, Sheller raconte comment sont nées ses chansons. Pour Nicolas qui ne veut pas rester ici, il évoque une certaine Yvonne qui l’accueillait dans son appartement puant les poireaux.
Et puis bien évidemment Sheller ne pouvait pas laisser son public partir comme ça. Dans une nouvelle orchestration, pour un dernier rappel, il entame Un homme heureux pour que l’assemblée le soit, avant d’aller danser sur Un vieux rock’n’roll.