La Voix du Nord
(édition de Roubaix)
29 novembre 2005
-concert avec quatuor au Colisée de Roubaix le 27 novembre 2005-

Dimanche, il a fait vibrer les 1 800 spectateurs du Colisée
Sheller et les cordes sensibles

(par Arnaud Déthée)



Dès les premières notes, la poésie affleure des doigts qui flirtent avec le piano et les archers. William Sheller et ses musiciens convient le public à un récital tout en légèreté, pareil aux volutes de fumée qui s'immiscent sur une scène en bleu, blanc et mauve tamisé.
Dimanche soir au Colisée, l'artiste a voyagé au gré des humeurs de son répertoire, prenant soin de rappeler la genèse de chaque titre avec un humour à froid souvent désopilant (ou quand l'odeur du poireau fait planer chez lui la crainte de l'abandon maternel...)


Pour cette escale roubaisienne, le « symphoman » a posé ses textes sur les mélodies ciselées du quatuor à cordes Stevens, dépositaires d'une réorchestration épurée des tubes qui ont bâti la popularité de l'artiste (Le Carnet à spirale, Oh ! J'cours tout seul).
Maman est folle
, Cuir de Russie, le flot cristallin des violons se joue de la gravité de l'alto et du violoncelle qui leur tiennent tête.
Dans ces histoires de vie, souvent autobiographiques, Sheller exorcise ses angoisses, ses souvenirs d'enfant, sa réserve et loue « ces petits riens du quotidien » nichés dans le tiroir du bonheur.
Notes d'humour, notes d'amour, le parolier excelle dans l'évocation pudique de l'intimité des gens simples qui lui inspirent ses compositions. Explorateur de l'intime comme personne, William Sheller a fait vibrer la corde sensible d'un public particulièrement ému par son interprétation finale, en « voix-piano », d'Un homme heureux. Un public debout après plus de deux heures de spectacle pour lui déclarer sa flamme... sans que ça gêne.