Le Parisien
15 novembre 2005
-Concert du 14 nov.2005 au Théâtre des Champs-Elysées (Paris)-

William Sheller : la douceur de vivre
(par Alwa Deluze)



Théâtre des Champs-Elysées, Paris, 20 h 30. Les instruments sont présentés comme des œuvres d'arts. Deux violons, un alto, un violoncelle et bien sûr un piano à queue, chacun soigneusement illuminé sur une scène sombre en attendant l'arrivée du petit homme aux cheveux blancs et de son quatuor. William Sheller fête ses "trente ans de chanson" en tournée. Avec une halte à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées : "Je suis un peu chez moi. Vous savez, ma grand-mère était ouvreuse ici et mon grand-père travaillait sur les plateaux", confie l'auteur, compositeur et interprète devant une salle comble. Sur scène, William Sheller est à son aise. Il cause autant qu'il chante. Raconte d'où vient son inspiration. Maman est folle, est née de cet après-midi à la campagne où un petit garçon sautait sur un chemin en criant cette petite phrase. Cuir de Russie, de cette carte postale publicitaire dénichée dans un vieux bouquin des années 20. Il conte ses histoires qui rendent la vie douce et amère, tout de noir vêtu. Des aventures de petit garçon à qui l'odeur de poireaux rappelle l'appartement de la voisine, Yvonne.
Une chemise fluide et un peu trop grande cache son dos voûté par l'expérience. Rires, applaudissements. William Sheller installe une complicité unique avec son public : "Je vous ai joué une introduction un peu longue pour que vous ayez le temps de tout observer. De vous dire : "Oh!, qu'il a vieilli, oh
!, il est plus petit qu'à la télé". Maintenant, on peut commencer", souffle avec malice le musicien. Plus de deux heures de musique plus tard, c'est un triomphe. Un rappel, puis deux... et catastrophe sur Dans un vieux rock'n'roll, le chanteur doit reprendre au début. "Même après trente ans de carrière", bougonne-t-il... Le public, lui, est conquis et réclame son troisième rappel.