Le Télégramme de Brest
3 novembre 2004

Chanson (Mercury/Universal)
William Sheller. « Epures »
(par Patrice Le Berre)




Aux confluences de la chanson, de la pop et du classique, William Sheller, compositeur à l'inspiration foisonnante et protéiforme, jadis formé par un élève de Fauré, est un créateur fascinant. Musicien inclassable arpentant avec décontraction et élégance des horizons musicaux profondément éclectiques, il ne cesse de surprendre. Ainsi, délaissant pour un temps les orchestrations symphoniques et les couleurs violons de l'album Ailleurs en 1990, il était revenu En solitaire dès 1991, avant de se plonger avec gourmandise dans les guitares heavy et le rock psychédélique d'Albion  en 1994. Puis de mêler, avec la même réussite, la chaleur de l'instrumentation classique à la technologie des Machines absurdes en 2000, dont ce onzième album studio, en 2004, présente une nouvelle version du morceau-titre. Épures, œuvre  intimiste pour piano et voix, aux mélodies raffinées (Chanson d'automne) et aux textes délicats (Revenir bientôt, l'une de ces petites fantaisies mélancoliques dont l'artiste a le secret et qui laissent tout loisir à l'auditeur de dérouler les images de son propre imaginaire), livre quelques-unes des partitions les plus émouvantes de cet artiste majeur avec lequel le public a rendez-vous le 26 mars prochain au Quartz à Brest.