La République du Centre N°17458
(supplément week-end)
5 juin 2004

-article avant le spectacle du 5 juin 2004 au festival de Sully-sur-Loire-

Détente week-end
William Sheller, un compositeur classique et populaire

(par Denis Léger)


C’est en Sologne, à Jouy-le-Potier, qu’il entend et écrit sa musique. Sa symphonie sera donnée ce soir au Festival de musique de Sully.

 

En 1975, son Rock'n'dollars déferle sur la France. Puis Le Carnet à spirale. Puis Oh ! j’cours tout seul. Puis Fier et fou de vous. Puis…Aujourd’hui, William Sheller compose. A Jouy-le-Potier, près de La Ferté-Saint-Aubin. A proximité de l’une de ces routes où l’on croise plus de cyclistes que d’automobilistes. A proximité de l’autoroute, aussi, celle qui l’emmène rapidement à Paris. Et à proximité, surtout, de ses enfants qui ont élu domicile à Orléans : « A force de venir les voir, j’ai préféré m’installer ici. Cet endroit m’a apporté la paix. Et quelle paix ! »
C’est donc en paix qu’il compose, dans le sous-sol de sa demeure, devant sa rangée d’ordinateurs : « La musique, je l’entends de l’intérieur… et j’écris ce que j’entends. Mais c’est un peu empirique ; alors, il faut mettre tout ça en ordre. »

Entre classique et rock’n’roll

En presque trente ans de carrière, William Sheller a beaucoup entendu, donc beaucoup écrit, jouant sur plusieurs tableaux, chansons légères ou à texte, musique classique ou rock’n’roll : « J’ai toujours eu une situation inconfortable : ceux du classique se demandant ce que je venais faire chez eux ; ceux de la variété se demandant pour qui je me prenais avec mes compositions. »
Peu importe. Il suit son inspiration. Sa route. Celle tracée depuis son enfance, depuis que son Américain de père, jazzman chevronné, lui a inculqué l’amour du rythme et de la musique : « J’aime passer d’un style à l’autre. D’ailleurs, en septembre, je sors un album de chansons ».
Mais pour l’heure, c’est une symphonie qui l’occupe, celle qu’il a créée pour le Festival de Sully-sur-Loire et qui sera donnée, ce soir, par l’orchestre Ostinato, sous la direction de Jean-Luc Tingaud : « C’est une symphonie accessible, populaire, mais dans le bon sens du terme. Lorsque je l’ai composée, j’ai sans cesse pensé à Sully. J’aime créer pour un évènement. »
Entre William Sheller et le Festival de Sully, l’histoire ne date pas d’hier : il a connu Didier Bidaux, le directeur artistique du Festival, auprès de Catherine Lara ; et il a participé à la « Carte blanche » du trompettiste Thierry Caens, en 2002. « Sully, c’est un endroit magique. Et c’est l’un des plus beaux festivals de musique classique que je connaisse. »
Aujourd’hui, William Sheller est impatient ; impatient de retrouver Sully, de retrouver la scène « là où l’on devient le personnage de ses histoires, là où la conscience se modifie ».

* Carte blanche à William Sheller, ce soir, à partir de 20 heures, à l’auditorium du château de Sully.
REPERES

* Entre France et Etats-Unis…
William Sheller est né le 9 juillet 1946, d’un père américain, qui a participé au débarquement, et d’une mère française. de 1949 à 1953, il vit aux Etats-Unis. Puis il revient à Paris, découvre le théâtre et la musique classique.
* Entre le conservatoire et le rock…
Il apprend le piano dès l’âge de 10 ans, devient un élève remarquable, mais abandonne le conservatoire, à 16 ans… pour le rock.
* Entre Barbara et les Beatles…
Fortement influencé par les Beatles et poussé à chanter par Barbara, il enregistre Rock’n’dollars, son premier tube.
* Entre symphonies et chansons populaires…
Depuis, William Sheller multiplie les expériences musicales, tantôt dans le classique, tantôt dans la variété, en passant par le rock.