La République du Centre
(édition Orléans-grande banlieue)
25 mai 2002
-concert piano-solo du 24 mai 2002 au gymnase de Jouy-le-Potier pour aider à la restauration de l'orgue de l'église du village-

Jouy-Le-Potier
William Sheller en état de grâce

(par Jean-Dominique Burtin)



« Il faut aller voir son piano chaque matin pour voir ce qu’il vous raconte. Certaine fois il est de bonne humeur et d’autres de bon poil. Quand il est de bonne humeur, il vous envoie des couleurs, des paysages, ou des personnages... » Ainsi débute ce vendredi soir, pour 650 spectateurs, le merveilleux récital que donne à leur attention un artiste au plus pur, au plus simple et comme toujours au sommet de son art. Dans le gymnase de Jouy-le-Potier, se pose sur une scène, écrin de lumière et de sonorisation parfaites, un « symphoman » descendu avec une simplicité extrême de «l’immensitude de son ciel d’aimer» : il nous enchante de sa voix pleine de fraîcheur sur des ballades faisant montre de mélancolie, de dansante vivacité et d’une pudeur comme d’une sincérité extrêmes. Avec la courtoisie des êtres généreux, William Sheller, dans ce tour de chant dont l’intensité va crescendo, présente chaque titre en expliquant, comme au coin du feu, comment il est né. Pour ce premier des deux concerts que donne avec une délicatesse de toute ampleur le nouvel habitant de la ville, l’artiste donne, outre ce Symphoman « qui plane comme un jumbo entre les murs du son », des titres tels que Basket-ballOn aime les gens plus qu’on ne suppose »), Maman est folleOn n’y peut rien ce qui nous console est qu’elle nous aime bien »), mais aussi Cuir de Russie, les Photos-Souvenirs avec un petit clin d’œil à Véronique Sanson tout comme Orgueilleuses, quasi hommage à Barbara. La solitude, l’enfance, l’amour ne cessent d’être à l’affiche d’un concert qui nous permet aussi de réentendre ces bijoux voisins du chef-d’œuvre tels que Les miroirs dans la boue, Un homme heureux et d’autres chants de cet homme qui enfourche avec une grâce infinie son « cheval d’utopie » afin de trouver les mots qu’il faut pour accrocher ses images. Celles d’un être que l’on ne peut que tenir extrêmement fort dans son regard. Tant il est vrai.  
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Dernier concert ce soir, à 20 h 30, au gymnase. À guichets fermés.