Le Parisien
(édition de l'Oise)
12 octobre 2001
-Concert piano-solo au Théâtre de Beauvais, 3 octobre 2001-

Les sorties culturelles
Emotion garantie avec William Sheller
(par Patrick Caffin)



Seul à son piano, William Sheller a envoûté le public beauvaisien. Jeudi, il sera à la Faïencerie de Creil avant de revenir dans l’Oise, le 29 novembre, à Compiègne.


DEUX HEURES D’EMOTION. C’est ce que William Sheller a offert aux sept cents spectateurs du théâtre de Beauvais venus l’applaudir mercredi dernier. De Symphoman à Un homme heureux, de Maman est folle à Nicolas, en passant par Les Orgueilleuses ou Oh ! j’cours tout seul, William Sheller a repris ses plus grands standards en les agrémentant de quelques titres issus de son dernier album, Les Machines absurdes. Quelques minutes avant de monter sur scène, William Sheller nous a confié ses impressions.

- Le Parisien : « Après la longue tournée qui a suivi la sortie de Machines absurdes, vous êtes de retour seul au piano ? »
- William Sheller : « C’est agréable d’être accompagné par un orchestre, mais j’aime bien reprendre ce contact particulier avec le public. C’est plus sympathique. On voit plus le bonhomme, moins le spectacle. Souvent, on me demande comment je fabrique mes chansons, là, les spectateurs en ont une petite idée. »

- « Sur scène, vous êtes très loin de l’image de chanteur austère que le public peut avoir de vous ? »
- « J’aime bien rire et j’aime bien la vie. Mes chansons sont tristes mais pas désespérées. Pour moi, les joies sont toujours teintées d’un petit quelque chose mélancolique. C’est pour ça que je parle entre les morceaux, je raconte des anecdotes, parfois drôles, qui ont débouché sur une chanson triste. Cela permet de détendre l’atmosphère et d’éviter que ce soit suicidaire. Maintenant, je me vois mal m’installer au piano et chanter autre chose que mes chansons mélancoliques. »

- «  Où puisez-vous votre inspiration ? »
- «  Ce sont des images, des sensations. La musique arrive d’abord et j’essaie de coller des mots dessus. Ensuite, ça devient une chanson avec une histoire. Ce qui me fait rêver, c’est ce qui me sort du quotidien. »

- «  Quels sont vos projets pour les années à venir ? »
- «  Partir avec mon piano et revenir vers l’essentiel. J’ai envie d’écrire un album uniquement au piano avec des pièces et des chansons. Ensuite, j’enchaînerais bien avec un album de concept, avec un orchestre acoustique comme je l’avais fait pour Ailleurs. Sinon, dans trois ans, je m’installe en Irlande. »

- «  Vous êtes d’origine américaine, vous avez été touché par les récents évènements ? »
- «  J’ai eu ma famille au téléphone, par mail ou en vidéoconférence. Personne n’a été touché, mais ils sont tous tétanisés et ils n’arrivent toujours pas à concevoir que tout ça ait pu être possible. Moi, je me demande ce qui va nous tomber sur la tête. » 

- «  Vous êtes déjà venu dans l’Oise, vous y avez un souvenir particulier ? »
- «  Je suis souvent venu dans le coin. Mais avec les tournées, on ne sait plus trop où on passe. En revanche, je crois que je ne suis jamais revenu à Beauvais depuis l’époque où j’ai été scout. Je me souviens qu’on avait visité la cathédrale avec ses petits bonhommes qui sortent. »  (NDLR : l’horloge astronomique).

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Creil, La Faïencerie, jeudi 18 octobre à 20 h 45 ; Compiègne, espace Jean-Legendre, jeudi 29 novembre, 20 h 45 (complet).