Sud presse (groupe)
3 novembre 2000

William Sheller
Un chanteur intello et ludique

(par Danny Van Hemelen)




William Sheller est, sans conteste, l'un des personnages les plus brillants et les plus attachants (les deux ne font pas nécessairement la paire) de la chanson française.
Bardé de récompenses (aux Victoires de la musique,...), il professe, pourtant, l'humilité et la remise en cause. Reconnu pour son talent depuis 25 bonnes années, il n'a d'ailleurs jamais souffert du syndrôme de la « tête enflée » et a toujours cherché à prendre un certain recul par rapport à sa réussite commerciale. Une réussite dont il a élaboré les contours à sa manière, sans sombrer dans les plans faciles du business.
Par dessus tout, Sheller adore les contre-pieds qu'il pratique depuis qu'il crée de la musique et se produit sur scène. Ainsi, en avril 1999, l'homme avait affronté seul (avec son piano, une démarche qu'il adore) le Palais des Beaux Arts de Bruxelles pour un concert absolument magique. Onze mois plus tard, il se retrouvait à Forest National avec une vingtaine de musiciens avant de revenir chez nous en été dans le cadre des Francofolies de Spa. Aujourd'hui, il s'apprête à se produire à Charleroi, Liège et Bruxelles. « A chaque fois, il faut que les gens découvrent quelque chose, c'est important pour moi » nous a-t-il raconté récemment, alors que nous assistions à l'une de ses répétitions, au Casino de Spa. « Ils me connaissent, cela rend le fait de les surprendre un peu plus important encore. Je pense que le public me comprend, qu'il me fait confiance. Moi, je tiens absolument à le "récompenser" et aussi à lui faire remarquer que je n'ai peut être pas encore tout dit et tout fait... »

Des musiciens belges

Homme de scène, Sheller est également un grand sentimental, un doux, un sensible qui accorde de la valeur aux gens, aux gestes, aux endroits. On le sait, il travaille depuis des années avec des musiciens belges pour lesquels il éprouve amitié et respect.
La preuve ? Ce sont les musiciens qui élisent eux-mêmes les membres de l'orchestre. « Tout se passe par cooptation,  nous a-t-il expliqué. Lorsqu'il faut remplacer un musicien, les autres se concertent et choisissent eux-mêmes son remplaçant. En fonction de ses qualités de musicien, bien sûr, mais aussi de son profil de personnalité car il faut qu'il s'intègre au mieux à l'ensemble. J'aime ce processus très positif. Les musiciens de l'orchestre apportent beaucoup au niveau musical également. Ils sont participatifs et je leur laisse, bien volontiers, de l'espace... »
Au lendemain des concerts de Charleroi, Liège et Bruxelles, William Sheller se produira aussi au Theâtre des Champs-Elysées, à Paris. « Je possède en moi des attaches profondes envers cet endroit : mon grand-père y a joué du jazz et ma grand-mère y était ouvreuse.» Là-bas, Sheller y jouera, comme chez nous, ses plus grands classiques (« Les gens me réclament sans cesse des chansons et je dois leur expliquer que je ne peux pas tout jouer. Cette fois, je vais essayer de le faire et de mettre 40 chansons au programme») Des classiques, bien entendu. Quelques nouveautés, aussi.
Sa tournée terminée, William Sheller rentrera chez lui, prendra un peu de repos et se remettra à l'écriture («Ecrire des chansons, c'est un art qui s'entretient, il faut faire ses gammes régulièrement») pour un nouvel album qui sortira l'an prochain.
En projet, aussi, l'écriture de chansons pour Jane Birkin et Florent Pagny. « J'aime bien écrire des chansons pour des gens qui m'intéressent. Là, j'écris tout en fonction d'eux. Je les habille de ma musique. C'est très intéressant et cela me permet de plonger, de manière un peu différente, dans l'étude du langage de la musique. J'adore cette approche à la fois ludique et intellectuelle.»
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William Sheller sera en concert :
-Au Palais des Beaux-Arts de Charleroi le mardi 7 novembre à 20h00
-Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le mercredi 8 novembre à 20h00
-Au Forum de Liège le jeudi 9 novembre à 20h00