L'Express N°2534
27 janvier 2000

Sorties CD
Chanson
William Sheller
(par Gilles Médioni)


 

Figure libre et néoromantique de la chanson, William Sheller s’était absenté depuis six années, œuvrant tout de même ici et là, caché derrière une symphonie, ou pour Nicoletta. Avec Les Machines absurdes, (Mercury), son nouvel album, Sheller pose sa voix aérienne sur des musiques électroniques (ces machines absurdes, selon lui), troublées par l’écho d’un gong chinois (Misses Wan), un basson solo (To you),  une trompette claire (Parade). Au fil de dix textes ironiques, Sheller ouvre des tiroirs abstraits, intimes et mystiques et promène sa solitude au cœur d’une vilaine maison pimpante (Chamberwood) ou d’une ferme surgie d’un roman de Thomas Hardy (Moondown). Mais c’est dans Les Machines absurdes, le morceau ample et puissant qui donne son titre à l’album, qu’il exprime le mieux son attitude poétique et politique au monde, et aux autres.