Le chapiteau accueillait hier  soir le bon père William qui a effacé d’un coup d’un seul la déception causée  par les quatre Corses de I Muvrini.
          
Bien que Bashung ose avec Joséphine sur la grande scène, le chapiteau ressemble  à une véritable boîte à sardines. Il déborde littéralement. Rien d’étonnant  puisque c’est un tout grand monsieur de la chanson française que le public  attend. Comme si William Sheller, car c’est de lui qu’il s’agit, voulait calmer  l’impatience naissante, il fait son entrée avant l’heure. A l’évidence, son  concert sera plus classique que rock, puisque c’est avec Le Nouveau Monde qu’il  salue ce festival qu’il ne connaissait pas jusqu’à hier. Emu, il regarde le  public. C’est alors que retentit une immense ovation. Sheller, d’habitude si  bavard, reste sans voix. Comme s’il ressentait une intense émotion. Puis, il  sourit, salue, présente ses chansons l’une après l’autre. Basketball, Je  cours tout seul... Tous ceux qui ont boudé les autres scènes ne regrettent  pas le choix difficile qu’ils ont dû faire. 
La déception 
 Avant ce moment privilégié, le groupe corse I  Muvrini avait pris possession du chapiteau. I Muvrini s’est d’abord fait connaître en accompagnant Jacques  Dutronc en tournée. Avant de se lancer seuls dans l’aventure. L’année dernière,  ils ont répondu à l’invitation de Véronique Sanson pour interpréter, avec elle,  un morceau de Comme ils l’imaginent, son dernier album. Las, cette  popularité naissante leur convient mal. Plutôt que de privilégier  l’interprétation a capella, les quatre Corses ont choisi de chanter  accompagnés d’instruments qui allaient du synthé à la cornemuse en passant par  la vielle à roue. Dommage ! 