Le parcours de William Sheller a quelque chose d’erratique, un côté bille de flipper qui rebondit d’un genre à l’autre, sans choir dans la fosse. Le chanteur s’est livré à des travaux de commande imprégnés des exigences du commerce. Il a aussi créé de superbes albums, sautant du rock au classique ou à la variété, du grand orchestre à l’exercice en solitaire. Il retrouve l’Olympia depuis hier (jusqu’au 30 octobre), là même où il s’était produit il y a trois ans pendant une semaine, seul au piano, mais qu’il investit cette fois accompagné d’un orchestre de 20 musiciens.
William Sheller invite ici ses spectateurs à « faire du tourisme » dans son répertoire, une balade à la carte durant laquelle son orchestre à géométrie variable - avec son fils à la guitare - s’adaptera à la déclinaison des genres auxquels il s’est consacré. Au terme de ce panorama, le musicien n’a pas à rougir. Le public ne s’y est pas trompé, qui a plébiscité ses recherches les plus audacieuses. On pense notamment à Sheller en solitaire (1990), enregistré en solo, avec son piano, en deux après-midi dans un studio, livré pratiquement sans retouches et qui a fourni à sa maison de disques l’une des meilleures ventes de l’année. Le disque lui a valu en 1991 deux victoires de la musique, au titre de « meilleur album de l’année » et de « chanson de l’année » pour le 45 tours Un homme heureux.
Ce titre a d’ailleurs ouvert la voie aux disques inspirés de la mode américaine, dépouillée des lourds arrangements instrumentaux, de l’électronique et de l’électricité. Avec Albion, Sheller est revenu au binaire et à la luxuriance de la pop anglaise, héritière de la tradition des années soixante à la façon des Beatles. Mieux que quiconque, il sent les sautes de vent et prend le cap avant les autres. Son talent lui évite tout empannage. 
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Après l’Olympia, William Sheller sera en tournée : le 8 novembre à Créteil, le 9 à Nantes, le 10 à Gennevilliers, le 11 à Mayenne, le 12 à Sablé-sur-Sarthe, le 14 à Caen, le 15 à Rennes, le 16 à La Baule, le 18 à Lorient, le 19 à Carquefou, le 20 à Poitiers… La tournée se poursuivra jusqu’à la mi-décembre.
