Au moment de la sortie d'Albion, son dernier album, le chanteur-compositeur terminait sa symphonie, une œuvre pour 110 musiciens. Rencontre à Paris.
- « Votre symphonie va-t-elle être enregistrée ? »
- « Oui, je vais le faire vraisemblablement avec les Concerts Lamoureux, j’ai des propositions de différentes maisons de disques. L’Alternative, c’est 100 à 110 musiciens; il est préférable de travailler avec des orchestres constitués. De toute façon, il s’agit à la base d’une commande des Concerts Lamoureux. »
- « Avez-vous eu l'occasion, votre symphonie ayant déjà été jouée à Paris, d’échanger avec les interprètes ? »
- « L’idéal serait de ne pas avoir à le faire. Ce qui est intéressant, c’est de donner une partition et que les musiciens comprennent ce qu’il y a dedans. Le grand problème des interprètes, aujourd’hui, est qu’ils sont face à des œuvres qu’ils n’arrivent pas à ressentir, ils ne savent pas à quoi ils servent lorsqu’ils jouent une note. Alors, ils font du solfège. Dans notre cas, nous faisons des partielles. On ne fait travailler, par exemple, que les bois de façon à ce qu’ils s’écoutent entre eux. La flûte s’aperçoit qu’elle est en train de jouer à l’unisson avec un autre instrument; elle sait ce qu’elle dit. »
- « A-t-on des surprises lorsqu’on découvre pour la première fois son œuvre jouée par un orchestre symphonique ? »
- « Oh oui, toujours ! C’est fou de dessiner, de faire des petits signes qui gèrent la gestuelle de 110 personnes. On écrit tout sur le papier. On se dit qu’ils vont jouer telle note de telle manière et, d’un seul coup, le chef d’orchestre dit : "3, 4 !". Tout monte... et commence à exister. Mais la première lecture d’une partition, c’est une horreur. Les musiciens ne jouent pas vraiment, ils tâtonnent. J’étais caché sous la table. Cela dit, c’est exaltant, c’est tellement beau ! »