Chantons à Morges : William Sheller, Julos Beaucarne et Léo Ferré, dans l'ordre, de suite et dès demain. Trois récitals sans chichi pour dire l'amour et faire santé avec la vie !
Tout en sobriété, William Sheller, ces temps-çi. Au loin, les orchestres et les quatuors à cordes : il sera seul au Théâtre de Beausobre, demain, seul avec son piano, comme il l'était en mai dernier au Studio Davout lorsqu'il enregistrait son nouvel album (une chanson inédite et des reprises fameuses). Voilà le disque sorti, voilà l'artiste ici : tous deux s'écoutent avec plaisir, à quelques nuances et nuages près...
Certaines chansons ont la douceur exacerbée ; une gêne personnelle encore accentuée par la voix, dont l'aigu, le vibrato et le grain particulier ne sont pas sans crisper à la longue. Tous les textes n'ont pas non plus la même originalité. Il y a un style Sheller, mais ces « drôles d'histoires », où l'insolite se mêle à la tendresse, finissent par se ressembler. Même sentiment d'uniformité quant aux musiques, même si Sheller distille d'admirables mélodies.
Alors quoi? Bien ou pas? Bien. Et le CD (Phonogram) le prouve. Périlleux pari, pourtant : pas d'orchestration pour emballer et pour séduire, rien qu'un piano et une voix, juste la chanson pour toucher. Et elles touchent, le plus souvent. Sur scène, la chaleur humaine et la proximité du chanteur devraient leur donner une force supplémentaire. Le hasard a guidé Sheller avec bonheur: « L'idée (d'une telle formule) m'est venue par accident le jour où mes musiciens se sont retrouvés bloqués à la douane. Plutôt que d'annuler le concert, j'ai décidé de jouer seul au piano. » Demain, à Beausobre, ils seront sans doute quelques centaines d'auditeurs à ne pas regretter ce choix. […]
* William Sheller, mercredi 2 octobre à 20 h 30.
|