Pour le plus grand plaisir de nos papilles musicales, William Sheller le solitaire nous revient par la magie de "Carabine FM" et de son délire iconoclaste. Tintinophile pur sucre, au-delà d'une certaine ressemblance avec le personnage d'Hergé, Sheller est le roi du classique qui swingue et se balade de Maurice Sachs à Ricardo Bofil, en passant par Pergolese et Andy Warhol.
Sheller-Carabine FM : le résultat est épatant. Jouant les Barry Lindon en un interminable plan séquence à l'intérieur du feu Palais Wilson, Sheller ouvre l'émission avec Le Nouveau Monde, dans une réalisation en forme de clip. Et puis, c'est le choc ! Le rêve se brise.
Les rivages vénitiens couleur pastel se métamorphosent en un local punko-câblé phosphorescent, habité par une sorte de "sorcières bien-aimée" qui, par le plissement de son nez, s'amuse à faire disparaître les gens, par un commissaire Nichon délibérément nul, et par un professeur Sacrain qui, entre plusieurs « bonsoirs » explique la théorie de l'âge des mots.
Et puis Ouf ! Sheller revient. Ses notes inondent nos oreilles d'images de houle et de vaisseaux fantômes. Il interprète Basket-Ball, une chanson tirée aussi de son nouvel album Univers : un dessert de classe pour orchestrer nos rêves sur le même mode.
"Carabine FM", TSR, 21 H 25.