Télérama N°1938
7 au 13 mars 1987

Disques/chanson
William Sheller, Univers
(par Anne-Marie Paquotte)

 

William Sheller
UNIVERS

Barclay CD 830 671-2 (*)
___FFF___

C’est le titre qui convient. Ma doué ! Quelle vigueur, quel élan, quelle diversité ! Flamboyant ou cristallin, sobre ou lyrique, mélancolique ou haletant, le nouvel album de Sheller court tout seul. Mais largement en tête. Et on le suit, dans son univers irréductible.
Il y a trois ans, le compositeur avait fait appel à un quatuor à cordes, belge et amateur, cette fois, il y en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs. Rythmiques rock, percussions, cuivres ou piano seul, pour de mélodieuses chansons ou de fluides instrumentaux (Chamber music) ; chœurs de l’Opéra de Paris pour son Nouveau Monde à lui, impressionnant ; chœurs dits des hautes tensions, direction d’orchestre de Raymond Lefèvre qui est rarement à pareille fête, et une brève participation à l’écriture de Jean Guidoni pour L’Empire de Toholl, opéra-cantate. C’est l’aspect symphoman de William Sheller : le souffle ample, l’ambition pas timide et le désir de mêler toutes les musiques, de casser toutes les frontières.
C’est beau, c’est généreux, c’est confondant, c’est convaincant. On n’épuise pas cet album en une seule écoute. Outre l’épopée musicale, il y a les mots qui nous mènent de Darjeeling à Ottawa, du Poitou à Guernesey, de Cuir de Russie en Miroirs dans la boue… S’il y avait une réserve à faire, ce serait sur la voix de Sheller, c’est un formidable compositeur, mais un frêle chanteur.

(*) note du site : CD "Philips", et non "Barclay"