Le Figaro N°12452
14 septembre 1984
-Série de concerts à l'Olympia, 11 au 16 septembre 1984-

William Sheller
Petite musique de nuit

(par Jean-Luc Wachthausen)

 

Mine de rien, sans tapage, William Sheller poursuit tranquillement son bonhomme de chemin avec des mélodies et des textes délicats, de facture classique, mêlant l’espace d’un récital ses chansons nostalgiques (Le Carnet à spirale, Nicolas, J’suis pas bien, Maman est folle, Les filles de l’aurore) à l’harmonie sereine d’un quatuor à cordes, le quatuor Halvenalf.
Dans un décor rococo nimbé de lumières blanches, le voici dans son élément, face à son piano à queue, distillant en douceur les souvenirs de son enfance et cristallisant le temps qui passe en trois couplets et un refrain.
Peu à peu, le climat s’installe, feutré, recueilli, romantique à souhait et tout à l’image de cet auteur-compositeur-interprète qui, pour se démarquer du lot commun et tourner le dos à la mode, donne la préférence au son acoustique. Cela lui va bien et lui permet de mettre en valeur ses qualités de mélodiste et cette sensibilité fragile, cet art subtil de la fugue à une voix, qui font tout son style.
C’est à ce moment-là que le charme Sheller opère même s’il manque à sa petite musique de nuit quelques éclairs de gaieté, quelques respirations qui casseraient une atmosphère pesante et un peu triste. Et cela malgré les efforts de son invité, André Odieu (1), un jeune chanteur belge doté d’un bon tempérament comique et d’une réelle présence scénique.

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Olympia, 20 h 30.
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Note du site :
(1) Didier Odieu, en fait.