La petite soirée familière à laquelle nous conviait, mercredi soir, William Sheller n’a pas tenu toutes ses promesses : l’endroit d’abord (le Grand-Casino de Genève) était mal choisi, plus de la moitié des invités (payants bien sûr) ayant décliné l’invitation. La sono ensuite — nécessaire même pour un piano et un simple quatuor à cordes ! — hors d’usage une heure avant le concert, et remplacée au dernier moment par une autre installation peu convaincante. Les musiciens enfin, sortis fraîchement du Conservatoire, ont mis beaucoup d’application à entourer le chanteur.
Cela dit, William Sheller le pianiste, l’interprète et surtout l’homme de scène a surpris par sa maîtrise. Chemise hawaiienne, mains dans les poches, il s’est attaché à expliquer chacune de ses chansons ou de ses pièces instrumentales. Cette démarche parfois agaçante, a le mérite quand elle est entreprise d’une manière aussi sincère, d’impliquer directement le public. Les intermèdes musicaux, par contre ont manqué singulièrement d’éclat mercredi soir, aussi bien dans la sonorité que dans l’interprétation des instrumentistes.