Devant une demi-salle, William Sheller donnait son spectacle mercredi 28 avril à l’Olympia, où il s‘est installé jusqu’au 2 mai. Dure réalité quand on chante depuis quatorze ans et que l’on passe pour la première fois en tête d’affiche boulevard des Capucines.
Il faut dire que les mouvements un peu raides, l’air gauche et le physique sans charisme, William Sheller paraît plutôt triste sur scène. Ni bon ni mauvais interprète, il reste pratiquement collé au piano et débite ses chansons d’une voix sans vibration. L’ensemble est propre, et terne. La couleur musicale est celle à la mode depuis quelques années mais sans une expression personnelle, une sensibilité originale. William Sheller est l’exemple-type de ces auteurs-compositeurs-interprètes qui ont croupi de longues années dans une firme de disques et qui, brusquement, sans trop savoir pourquoi et pour un temps mesuré, ont le projecteur braqué sur eux.
Il y a des dizaines de Sheller réfugiés dans les maisons phonographiques. Il y a des centaines de Sheller végétant dans le circuit associatif ou dans celui des maisons de jeunes et de la culture. Des Sheller à n’en plus finir, avec des voix mille fois entendues, parfois agréables mais incapables de vous flanquer le coup de foudre.
Voyez la SACEM. Pour constituer le premier séminaire de formation auteurs-compositeurs-interprètes, prélude de ce que sera, l’année prochaine, l’école des variétés, la SACEM a eu l’idée de demander à trois mille cinq cents auteurs et compositeurs qui avaient adhéré il y a moins de cinq ans à la Société des Auteurs-Compositeurs et Editeurs de Musique, d’envoyer un dossier avec une cassette enregistrée. Cinq cent cassettes ont été expédiées. Elles ont été écoutées attentivement et quarante ont finalement été retenues pour le stage. L’oiseau rare n’a évidement pas été déniché. Ce qu’on a trouvé en général, ce sont de jeunes artistes de vingt à trente ans influencés par Alain Souchon pour les textes et par Michel Jonasz ou Gérard Manset pour le climat musical. Ou encore par l’exemple de Bernard Lavilliers.