France Soir N°11418
4 mai 1981
- Première scène parisienne à Bobino, 4 mai 1981-

Le premier récital de William Sheller
à Bobino ce lundi soir
(par Michèle Dokan)

 

Il aura attendu six ans (presque jour pour jour…Son premier disque est sorti  en mai 1975), pour s’offrir le luxe d’un spectacle sur scène, mais l’unique récital que donnera William Sheller à Bobino ce soir n’en fait pas moins figure d’évènement : depuis six ans, il s’est affirmé comme l’un des meilleurs musiciens de sa génération.
Pianiste brillant, auteur-compositeur-interprète, ce Parisien né d’un père américain et d’une mère française a vécu son enfance dans le jazz. Chez les Sheller défilait le gotha du jazz américain : Dizzy Gillespie, Kenny Clarke… L’Opéra n’est pas absent de l’univers de William : son grand-père y était décorateur et l’entraînait souvent en coulisse. Tout naturellement il a donc commencé par la musique classique.
«J’ai même fait de la musique contemporaine… Mais depuis les tribus la musique a toujours été un langage entre les hommes… Le contemporain était trop élitiste… Impossible. »

Grand virage
Et puis les Beatles sont entrés dans sa vie et il a effectué un grand virage vers la musique pop qu’il n’a plus jamais quittée. Ce qui ne l’empêche pas de continuer de composer des concertos classiques (le fameux violon noir (1) de Catherine Lara) ou des préludes qu’il glissera dans son récital.
« J’attendais que l’envie de faire de la scène me prenne au ventre. Aujourd’hui, c’est le cas. J’ai envie de faire entendre autre chose que ce que l’on connaît de moi par la radio. En fait, j’ai un peu le sentiment de m’être retiré ces derniers mois et de revenir en force. J’attends beaucoup de la scène : c’est un formidable moyen de communication. Il n’y a pas de vitre entre les musiciens et le public et ça me fait chaud au cœur. »

----
Note du site :
(1) Le violon noir : apparemment, confusion auditive pour "Le violinaire" français, concerto composé en 1978 par William Sheller pour Catherine Lara.