Auteur, compositeur,
interprète, arrangeur, William Sheller ne ressemble à personne,
ne s’habille comme personne, ne danse comme personne, ne sourit comme personne,
ne parle comme personne… Et pourtant, tout le monde l’aime bien.
Mais sais-tu qui se cache vraiment derrière l’humour de ce personnage
et qui est ce garçon bourré de charme et de talent ? C’est
pour le savoir que Salut ! a rencontré William…
- «Pourquoi n’as-tu jamais encore
chanté sur scène ?»
- «Si je me laissais aller, je préfèrerais rester
chez moi à écrire des chansons parce que c’est ma vraie nature…
C’est ce que j’ai fait ces dernières années mais maintenant,
je sens qu’il est temps de faire de la scène. Il faut que je prouve
au public que je suis capable de lui montrer un spectacle. Il faut que je me force
un petit peu pour quitter ma vie, ma tranquillité. Je commencerai donc
ma tournée en province au mois de septembre, et elle se terminera par un
grand spectacle à Paris.»
-
«Si tu avais la possibilité de réunir autour de ta table diverses
personnalités, qui inviterais-tu ?»
- «Salvador Dali, Piazzola… Attali (conseiller financier
de Mitterrand), qui est l’auteur de «Bruits», un livre passionnant
qui parle de la musique sur le plan financier et social. C’est l’évolution
du statut de musicien, du troubadour à la Pop-Star… Qui inviterais-je
encore ? Ah oui, Paul Mc Cartney et Ken Russel.»
-
«Ta grand-mère est voyante. Quelle est son influence sur toi ?»
- «Le monde de la voyance est un monde que je connais depuis longtemps.
Tout ce que l’on m’a dit s’est vérifié…
Il y a la même différence entre quelqu’un qui consulte un voyant
et quelqu’un qui n’en consulte pas, qu’entre un voyageur qui
réserve sa place assise à l’avance et un voyageur qui ne le
fait pas : tout le monde fera le voyage mais certains seront assis, les autres
resteront debout. Je consulte le voyant de Régine, et Françoise
Hardy pour les astres. Quant à ma grand-mère, c’est elle qui
me parle quand elle en a envie.»
-
«Es-tu voyant toi-même ?»
-« Absolument pas. Si j’ai des dons, ils se sont reportés
sur la musique.»
- «Les
voyages sont-ils une bonne source d’inspiration ?»
- «Pas pour moi, car je ne suis pas un fanatique des voyages. Il
faut me pousser pour prendre l’avion. Pourtant, une fois que je suis parti,
je suis heureux et je m’en mets plein les yeux, plein le cœur et plein
les oreilles. Quand je suis ailleurs, je ne le regrette jamais.»
-
«Tu es américain et tu vis en France. Cela signifie-t-il que tu ne
t’intéresses pas à la musique américaine».
- «Je me sens beaucoup plus français qu’américain. Les
Américains font un complexe de supériorité sur le plan musical
et je trouve cela agaçant. Surtout qu’il ne se passe plus grand-chose
chez eux ! Je crois beaucoup à ce qui va se passer en Europe dans
les années à venir. Je ne parle pas des Anglais car leur musique
à eux se déglingue complètement. Ils ne savent vraiment plus
quoi faire… Les Français ont bien digéré la culture
musicale des Etats-Unis et maintenant, c’est à eux de s’exprimer.
J’ai une grande foi dans les musiciens français.»
-
«Est-ce pour cela que tu chantes en français ?»
- «Je n’adhère pas du tout à la légende
qui fait du français une langue incapable de swinguer. Si je sors un disque
aux Etats-Unis ou en Angleterre, il sera en français… le public
le prendra comme cela ou le laissera. Je ne me forcerai pas à chanter en
anglais.»
- «Tu
habites la même maison que tes parents. Quels sont vos rapports ?»
- «Nous n’avons jamais eu des rapports de parents
à enfant. C’est un état de fait et je ne peux pas te dire
si c’est bien ou mal.»
-
«T’intéresses-tu toujours à la peinture ?»
- «J’aime beaucoup peindre mais je n’y connais rien. Quand
j’aime une toile, c’est viscéral beaucoup plus qu’intellectuel.
J’aime les hyperréalistes et les choses très figuratives.
Le cubisme est une mode qui ne m’a pas beaucoup touché… Les
peintres reviennent à leur première vocation. La peinture revient
à la peinture, comme la musique revient à la musique. Je pense qu’il
n’y a pas de notion de progrès en matière d’Art.»
-
«Quel est le rôle de l’argent dans ta vie ?»
- «C’est le moyen de travailler tranquillement. Le fait
d’être célèbre ouvre des portes, mais depuis que je
suis dans le show-business, j’ai moins le temps de faire la musique pour
laquelle je voulais gagner de l’argent. Je dois donc faire passer dans mes
chansons le maximum de choses que j’ai dans la tête tout en faisant
des chansons commerciales… Ce qui n’est pas du tout péjoratif.»
- «Quelle est ton émission de
télévision préférée ?»
- «J’ai une passion pour les Muppets. J’annule
tout rendez-vous pour suivre cette émission que je trouve excellente. Et
la version française est très bien faite !»
- «Si tu avais une baguette magique qui te
permette de formuler trois vœux pour l’avenir. Quels seraient
ces vœux ?»
- «Premièrement,
que le métier du show-business revienne entre les mains des musiciens et
non des commerçants. Deuxièmement, que les gouvernements soient
faits par des philosophes et non par des politiciens. Troisièmement, que
tout le monde puisse avoir un sourire d’une oreille à l’autre.
Voilà mes trois vœux.»