- Patrick Duhamel : « Tu as deux manies, celle d’oublier les clés d’hôtel et d’oublier les briquets que l’on te prête. Tu es souvent distrait. Je lis dans ta biographie que ton père est américain, c’est un aventurier. Tu as eu un petit problème de tête en venant au monde. Tu as beaucoup fréquenté les concerts classiques et l’Opéra, ce sont des choses qui arrivent d’avoir une connaissance musicale et une culture musicales très poussées. Cela s’arrête là ou c’est vraiment autre chose qu’une culture ? »
- William Sheller : « J’ai eu la chance d’avoir une famille dans le spectacle. J’avais un grand-père décorateur, qui est décédé maintenant, et il me promenait dans les couloirs de théâtre. Je connais par cœur le Théâtre des Champs-Elysées à Paris. Je connais bien l’Opéra. »
- « Tu sais aussi jouer de cette musique qu’on appelle classique ? »
- «Oui, je joue du piano, et j’ai composé à l’époque. J’étais parti pour être dans le classique et je pensais que l’on pouvait devenir un grand compositeur. »
- « Alors, tu as mal tourné ? »
- « Mal tourné, non, j’ai bien tourné parce que maintenant, la musique dite classique et symphonique s’est tournée vers la recherche, alors que cela fait 80 ans que les compositeurs recherchent je ne sais pas quoi. Ils n’ont toujours pas trouvé, quoiqu’ils affirment qu’ils sont dans le bon chemin et je ne crois pas tellement qu’ils sont dans le vrai. »
- « C’est le bon chemin de faire des messages musicaux qui s’appellent des chansons ou des chansonnettes de 2 min 30 ? »
- « Bien sûr, actuellement, la vie que nous avons n’est plus adaptée à la musique ancienne, telle qu’elle était conçue avant. Avant, les gens avaient toutes leurs soirées pour écouter des œuvres qui duraient une heure ou deux, actuellement on a deux minutes entre deux sandwiches et deux moment de travail pour se reposer et écouter quelque chose qui puisse nous distraire. Ce n’est pas pour écouter quelque chose qui est agressif ou qui nous fait trop réfléchir, on a besoin de s’évader. »
- « My year is a day, chanson dont tu as écrit en 1968 la musique. A ce sujet, il paraît que tu as eu une petite histoire avec les Irrésistibles, groupe qui interprète ce titre. Ce sont des garçons avec qui tu as travaillé ? »
- « Oui, un jour ils m’ont dit qu’ils étaient suffisamment célèbres pour faire leur propre musique. »
- « Ton 33 tours fait voir William Sheller sous plusieurs facettes. Il est comme ça William ? »
- « Oui, cela dépend du moment, cela dépend du passage de la lune… »
- « En plus de cela, tu es superstitieux et tu crois aux cartes ? »
- « Oui, cela vient certainement de ma grand-mère qui est voyante (non professionnelle), c’est marrant de prévoir l’avenir. »
- « Tu as sorti un 33 tours et il y a une chanson que j’aime beaucoup, Oncle Arthur et moi. Pourquoi ce titre ? »
- « L’Oncle Arthur est une chanson que j’ai fait en coup de chapeau à un monsieur que j’aime beaucoup et qui s’appelle Paul Mac Cartney. »
- « C’est une histoire vraie ? »
- « Non l’histoire n’est pas vraie, mais la musique est un peu dédicacée à Mac Cartney. C’est important pour moi les Beatles. »
- « Y a-t-il de la scène en prévision ? »
- « Pas pour l’instant, c’est un métier différent, et puis, être seul sur scène, ça ne m’enchante pas tellement. Par contre, si je pouvais collaborer à des spectacles avec d’autres musiciens ? On en parlait justement avec Christophe. On commence à avoir l’envie de monter quelque chose ensemble. »
Voilà une partie de la conversation de William Sheller avec Patrick Duhamel. Patrick nous présente tous les jours son émission « Entre Midi et deux heures », avec ses invités, le coup de foudre, le programme à la carte, plein de choses très intéressantes. Je pense qu’il serait agréable de vous parler plus longuement de cet animateur que vous avez, vous lecteurs de « Juke Box » choisi comme numéro un en Belgique, lors de notre concours de juin 1975. En attendant, vous pouvez toujours l’écouter sur R.T.B Mons (2e programme) entre midi et deux heures.