Républicain Lorrain
(éd.Moselle Nord/Thionville/Hayange)
17 avril 2014

L'incontournable/
William Sheller un homme éclectique
(par Sabrina Frohnhofer)


Il le dit dans sa chanson, William Sheller est un homme heureux. Après plus de quarante ans de carrière, il enchaîne les concerts et travaille sur un nouvel album. Il sera à Thionville le 25 avril.

- « Vous êtes déjà venu à Thionville, mais je suppose que vous n’avez pas eu le temps de visiter ? »
- William Sheller : - « Oui. Je voyage beaucoup mais malheureusement je vois peu de choses.»

- « Pourquoi avoir opté pour une tournée avec un quatuor à cordes ? »
- William Sheller : « Cette tournée a vu le jour après un enregistrement à Bruxelles. On a monté cette formule avec le quatuor à cordes. La nostalgie aidant, j’ai voulu repartir avec ce concept plus facile à mettre en scène qu’un orchestre. »

- « Vous passez du classique au rock, comment expliquez-vous cet éclectisme dans vos compositions ? »
- William Sheller : « « J’ai toujours été déchiré entre le classique et le rock. Mon maître Yves Margat voulait que je fasse le prix de Rome mais j’ai été attiré par une musique plus moderne. J’ai décidé d’ouvrir la voie et d’être entre les deux styles, et à l’époque ce n’était pas si simple. Je n’ai rien inventé, ça existait déjà, mais je sentais que c’était nécessaire pour moi d’être ballotté entre les deux. »

- « Vous avez su très jeune que vous vouliez devenir musicien ? »
-William Sheller : « Ma grand-mère était ouvreuse au théâtre des Champs-Elysées et mon grand-père décorateur à l’Opéra Garnier. Grâce à eux, j’ai vu beaucoup de spectacles, de concerts classiques, d’opéras. Ça m’a tourné dans la tête. A 7 ans, j’ai commencé la musique mais je croyais qu’il suffisait d’écrire sur une partition pour y parvenir. Finalement, c’est à 11 ans que j’ai pris des cours de piano. Et là j’ai su qu’il ne suffisait pas de savoir lire une partition. Tout s’apprend. »

- « Comment expliquez-vous que quarante ans après vos débuts, vous parvenez encore à séduire le public ? »
- William Sheller : « Je suis mon bout de chemin, je ne cherche pas à voir ce que font les autres. Je travaille comme une compagnie de ballet, c’est sur scène qu’on fait nos vies. J’aime donner des concerts. »

- « Vous êtes quelqu’un de discret et de peu médiatisé. C’est voulu ? »
- William Sheller : « Je ne suis pas people du tout. A mes débuts je l’ai été, j’ai fait beaucoup de télé, mais je l’ai mal vécu. »

- « Quel regard portez-vous sur la chanson aujourd’hui et les talents émergents ? »
- William Sheller : « Il y a beaucoup de jeunes qui se débattent. The Voice, c’est un concours, ça braille en anglais car c’est plus facile que le français, en dehors de ça c’est pas mal, il y a des choses intéressantes. Moi j’aime beaucoup Stromae, ses textes sont clairs. Damien Saez, j’aime le personnage, mais aujourd’hui c’est compliqué de sortir du lot, on a besoin d’une bonne équipe. »

- « Vous travaillez sur votre nouvel album, Stylus. Il sera dans quelle mouvance ? »
- William Sheller : « Il sera dans la mouvance du quatuor, j’écris des chansons pour cette formule, mais il y aura aussi bien de la pop que du classique. L’album sortira dès qu’il sera fini. Je vais m’y remettre après la tournée. »

Vendredi 25 avril  à 20 h au au théâtre de Thionville. 47 euros.