Un livre  d'images servi par des harmonies. Des mélodies habitées par des histoires.  William Sheller, à 65 ans, n'a rien perdu de son identité d'artiste à part.  Seul au piano, il habite superbement la scène du Minotaure au complet, pendant  deux heures d'une veillée entre amis, entrecoupée d'un entracte. 
        De sa voix sans pareil, il raconte, il chante et s'amuse avec son ami le piano.  Il conte sa vie à travers des anecdotes et fait découvrir l'univers qui était  le sien quand il accoucha de tel ou tel texte. Il joue les « diseurs » et fait rire le public à ses  bons mots.
        Une biographie livrée simplement, à petites touches à la manière des  impressionnistes, qui coule entre deux chansons.
        Pas d'artifice chez celui qui livre un spectacle net et sans bavure, mâtiné de  romantisme et de sincérité qui touche le public scotché à son fauteuil. Des  adolescents, des couples, des quinquagénaires heureux de retrouver des  standards du passé, tout en acceptant de se laisser prendre par la main sur des  chemins nouveaux.
        Toujours aussi poétiques dans les paroles. Toujours aussi beaux dans les  mélodies qui courent, qui courent. Simplement.