Hier, salle Oésia, William Sheller a fait une pause devant 500 privilégiés. Le chanteur aux douze albums, le compositeur de quelque 20 œuvres instrumentales, symphoniques et d'un générique du 20 h de TF1 (1980) a su se montrer narrateur. 64 ans et des soupirs, l'homme à la bonne éducation franco-américaine s'est épanché, tantôt conteur, tantôt râleur (il n'aime pas les flashes des appareils photos au point d'interrompre son morceau), tantôt sincère, aussi : « Je n'imagine pas mes chansons. Il me faut du vécu pour faire un texte. » Alors, ses cartes postales du Poitou à l'île Rousseau de Genève prennent vie sur ce vieux « pépère » de piano Steinway. Du bon William en solitaire, intime, anecdotique, bavard. Avec ces mots « qui viennent tout bas » par petites touches. Blanches et noires. Sheller avait tout d'un « homme heureux ».