J’arrive toujours entre  17h et 18h, parfois bien plus tôt lorsque j’ai séjourné la veille au soir dans  la ville où je dois jouer. Dans ces cas-là, je déjeune avec toute l’équipe, je  visite le théâtre aussi. Je flâne oui, je dirais presque je « renifle »  les lieux. Ensuite une petite sieste est bienvenue avant les répétitions. Le  plus sérieux commencera alors, le trac aussi. Et une grosse solitude. 
            
            Décor : J’ai souvent le plaisir de trouver une loge déjà un peu « installée »  selon les théâtres en tournée. Lorsqu’il m’arrive par contre de donner une  série de concerts dans la même salle, ma loge se remplit des souvenirs selon  les jours qui passent. Fleurs, bonbons, bouteilles, boîtes à chocolat. Mais je  n’y apporte jamais rien de personnel, ce serait un encombrement pour pas  grand-chose, au final. En fait la loge est pour moi un peu un vestiaire dans la  mesure où je suis le plus souvent dans les couloirs. Sauf dans la dernière  heure avant d’entrer en scène.
            
            Rituels : Avant d’entrer en scène, je dis à tous ceux que je  rencontre entre ma loge et les coulisses que la soirée va être une catastrophe.  Cela me rassure. Autre manie, je ne chante jamais avec de l’argent dans les  poches. Je fouille pour en être sûr ! 
            
          Après-spectacle : J’ai toujours du plaisir à recevoir les amis des  régions où je passe. Nous prenons un verre dans la loge. Comme je ne dîne pas  avant un concert, les hôtels me préparent souvent un buffet que nous partageons  aussi, mais je ne suis pas un fêtard, ou bien moins qu’avant…Je reçois parfois  quelques spectateurs, ainsi que de jeunes musiciens. Cela fait plaisir de  savoir que l’on a pu leur transmettre quelque chose. »