Le Démocrate vernonnais N°3364
21 octobre 2009
-concert piano-solo à l'Espace Philippe-Auguste de Vernon, 17 octobre 2009-

Sortir/Vernon
William Sheller à l'Espace Philippe-Auguste

Sheller adoucit les âmes



Samedi, la venue de William Sheller à Vernon a fait salle comble à l’Espace Philippe-Auguste. Un concert du pianiste-chanteur en toute intimité.


Pour elle, c’était comme dans son salon. On se balance sur son siège, on tape du pied, on chantonne, on s’esclaffe à chaque commentaire du chanteur, on hurle « bravo » en frappant longtemps, très longtemps dans ses mains. Pour elle, c’était vraiment un concert « en toute intimité ».

Elle, c’est la fan de William Sheller qui était à l’EPA samedi soir. La soixantaine, sourire aux lèvres et regard hagard, elle l’attendait sans doute depuis longtemps ce concert. Pourtant, l’espace d’un instant, lorsque le chanteur est entré en scène avec une petite voix un peu éraillée avouant « être légèrement malade (mais pas de la grippe porcine) et qui, sans quelques remèdes miracles d’un médecin aurait dû annuler le spectacle », son cœur s’est emballé : elle aurait pu rater son idole. Mais il était bien là, devant elle, en chair et en os. Il s’est installé au piano, a raconté quelques histoires intimes puis s’est mis à chanter. Elle en a fait autant. Et les paroles, elle les connaissait sur le bout des doigts.

C’est vrai qu’il est touchant William Sheller. S’il affirme ne pas retranscrire le quotidien, il met des mots sur ses sensations, ses émotions, ses souvenirs. Et pendant son concert, il l’explique, « j’ai écrit cette chanson lorsque j’étais à Genève », « l’odeur des poireaux de mon enfance m’a inspiré ce texte », « celle-ci m’est venue en me couchant tard le soir… enfin, tôt le matin…  ». Si ces apartés peuvent briser la magie créatrice des œuvres, chez Sheller, il n’en est rien. On l’écoute, on se laisse bercer par ses paroles, par la douceur de sa voix, par la gentillesse du personnage. Et quand il se met au piano, qu’il pousse un peu sa voix dans le micro, le tout pétille dans notre oreille… comme un verre de Mozart-soda.

Alors du coup, la groupie qui fredonne, tape et s’agite, on la laisse profiter du moment à sa façon, rêver un peu, et elle aussi, faire partie des hommes heureux.