La Voix du Nord
10 octobre 2009
-article avant le concert-solo au théâtre municipal de Béthune du 10 octobre 2009-

Béthune
Au théâtre municipal, la loge de William Sheller
n'attend plus que lui
(par Isabelle Mastin)


Dans quelques heures, au théâtre municipal, le rideau va se lever sur une nouvelle saison. Ouverture aux petits oignons avec William Sheller. Un grand artiste seul avec son piano, ses classiques, quelques inédits... et plus de 900 fans. Dans les coulisses, le personnel met la dernière touche pour éviter les fausses notes.


Sa loge est encore vide. Paisible, dépouillée. William Sheller n'est pas du genre "bling bling", sourient Xavier Duchâtelle et Laurent Rybarczyk, les capitaines du navire. Un artiste qui arrive sans tapage et sans caprices. Sur la coiffeuse, une pile de serviettes pliées au cordeau n'attend plus que lui. Noires, et pas par hasard. « Elles serviront sur scène parce que moins visibles que le blanc sous les projecteurs. » Un détail, encore faut-il y penser.
Dans la salle de bains, c'est le blanc qui est de mise. Une sorte de tradition tacite dans le monde du spectacle. Façon de garantir l'hygiène ! Une boîte de lingettes, rien d'autre. Un homme pas du tout encombrant, William Sheller, et sincèrement heureux de repasser par Béthune. « Il est déjà venu deux fois », dont une porté par un orchestre symphonique. Le duo béthunois n'a pas mis longtemps à convaincre un homme « qui peut se permettre de faire des choix ». À ce jeu-là, Béthune partait gagnante. « Il se souvenait de la salle et de l'accueil qui lui avait été réservé. » Une salle à taille humaine où « depuis la scène, on n'a pas l'impression d'avoir mille personnes en face de soi ».
Cette année, c'est Pascale qui l'accueillera à son arrivée. Une jeune femme recrutée l'an dernier après une carrière dans les casinos. « Là aussi, je croisais des vedettes ! » Au théâtre, elle est aux petits soins pour les artistes. « Pascale gère les demandes au fur et à mesure. » Des demandes reçues 4 ou 5 semaines avant la date du spectacle, sans aucune place pour l'improvisation. « Il y a un timing, tout est concerté avec la production. » L'heure d'arrivée, le casse-croûte, le temps passé à faire la balance sur scène...
Tout est prêt. Normal : « On remet la machine en route depuis début septembre ! Même si le ménage a été fait avant les vacances et si les fauteuils sont protégés de housses, on recommence. On aspire fauteuil par fauteuil, on cire les parquets... » Les projecteurs sont vérifiés un par un. Une dizaine de permanents à peine veille au grain. Pour William Sheller, il a fallu louer un piano-concert. Une formation légère en apparence, mais qui s'accompagne d'un "plan de feu" extrêmement rigoureux. « Nous envoyons à la production le plan du gril en 3 dimensions, et elle se charge de mettre le plan de feu à l'échelle. » Tout est enregistré, calé au millimètre. Chaque projecteur à sa place, "de découpe" pour jouer sur les formes, ou traditionnels... habillés de "gélatines" pour en voir de toutes les couleurs. « La conduite du spectacle est enregistrée. » Ça ne suffit pas toujours à conjurer le mauvais sort. On se souvient de la console de Florence Foresti en rade « juste avant l'ouverture des portes ». Un bug rattrapé grâce à un appareil rapatrié de Boulogne. Il faut avoir réponse à tout. « On ne peut pas annoncer au public que le spectacle est annulé ! » Superstitieux, sinon ? « Après les 3 premières chansons, on se dit que c'est bon... »