Qianlong network
(http://www.qianlong.com)
23 avril 2009

La musique est une chaise robuste



Une interview exclusive avec l'artiste de la chanson française William Sheller.


« Une chaise au bout d’un certain temps peut se casser, mais pas la bonne musique. Elle sera toujours conservée dans notre mémoire ». William Sheller frappe de ses poings en disant cela, puis le premier, je risque une métaphore inattendue en ajoutant : « La musique est plus robuste qu’une chaise ! » Il hausse les épaules avec un sourire d’approbation.

William Sheller est célèbre dans la chanson française. Il est l’un des rares chanteurs et compositeurs français à avoir bénéficié d’une excellente éducation musicale de style classique. Durant les quatre décennies de sa carrière, à travers les multiples facettes de ses albums, il a essayé de mélanger la musique classique et la musique moderne (jazz, pop, rock).  

A 7 h 30 le 19 avril 2009 au Zhongshan Park music hall, William Sheller vêtu de noir, aux lunettes sans cadre incolores et un peu de cheveux tenait ses paumes ensemble comme pour envoyer le brillant de son anneau à la mémoire de sa grand-mère.
Il a utilisé la musique pour nous raconter l’une après l’autre d’intéressantes histoires. « Mon grand-père travaillait à l’opéra, et dans mes souvenirs le chant d’opéra est associé à de grosses femmes portant des robes qu’on aurait dit taillées dans des rideaux. » « Quand j’étais jeune, une femme vivant au-dessus de chez nous m’offrait toujours de venir chez elle manger sa soupe. Elle était vraiment difficile à boire. Mais le pire c’est lorsque ma mère m’a laissé plusieurs jours chez elle : je n’avais pas d’autre choix que de boire cette soupe, et depuis je la crains beaucoup ! » Le journaliste demande alors à William en plaisantant : « Vous êtes comme le peuple chinois, vous portez un anneau unique à l’auriculaire ? » Grand-père William, mettant le petit doigt de sa main sur sa main gauche sur sa main droite en tenant légèrement son anneau répond : « J’ai divorcé il y a longtemps, mais je ne savais pas que c’était un symbole chinois ! C’est un anneau que ma grand-mère m’a donné avant sa mort et je me sens très bien avec depuis que je le porte. Ha ha » conclut-il en riant d’une manière un peu bizarre et difficile à décrypter.

William Sheller fronce les sourcils de temps à autre, esquisse un rictus de la bouche comme un vieux vilain garçon, tandis que ses mains dansent en l’air et que des vagues de rires se propagent parmi le public. Une première coopération franco-chinoise avec un quator à cordes idéale. Certaines de ses chansons mumurent dans nos cœurs comme un flux de ruissellement luxuriant, et d’autres comme la foudre sur une mer orageuse, lavant chaque coin de rue. Pour revenir en arrière sur certaines images jaunies de l’enfance. Enfin sur un morceau au rythme agité et persistant beaucoup de gens fondent en larmes. Et à attendre les échos de sa vie l’on se sent bien, comme dans une prière commune de tous les peuples pour la paix.

Elevé dans la pure musique classique, William Sheller s’est tourné depuis longtemps vers la musique pop, parce qu’il pensait que la musique ne devait pas être quelque chose de difficile réservé à une élite, mais quelque chose de simple et d’ouvert à tous. Ainsi en trois décennies de succès il a sorti 16 albums où il chante ses propres chansons. En outre il a également composé pour des orchestres, que ce soit de la musique symphonique, de la musique de chambre ou des concertos. Il s’est essayé en concert à différentes formules musicales, en piano-solo, en quintette avec quatuor à cordes, avec un orchestre de 18 musiciens (qui a fait l’objet d’un DVD), ainsi qu’à la symphonie ou encore la collaboration avec une importante chorale. William Sheller a reçu trois Victoires de la musique, la croix de chevalier de l’ordre du mérite national et le prix de la ville de Paris. Ces concerts sont sa première occasion de venir en Chine et de travailler avec un quatuor à cordes chinois.