Cher William, élégantissime Sheller, pourquoi diable ne nous sommes-nous pas  plus assidûment fréquentés? J'en veux l'intégrale de 16 albums parue en France  il y a trois ans pour témoin à charge : tant de musique là-bas en 30 ans, et si  peu de retentissement ici. Encore eût-il fallu que vous veniez, et vous vous  êtes fait rare. Mais il n'est pas trop tard, puisque ce nouveau disque est là,  que c'est une merveille, qu'on me promet de le promouvoir décemment.  Contribuons : ce 17e album, inspiré d'un voyage dans les méandres d'Internet,  propose une fascinante galerie d'avatars, ces gens qui se sont inventé des  alter ego virtuels. La visite a lieu sur des musiques au goût forcément sûr  puisqu'elles sont de vous. Cordes, bois et vents maniés expertement,  délicieuses mélodies couchées sur des guitares à la George Harrison ou des mini-symphonies  pop à la Moody Blues, à peine un ou deux rocks de trop, c'est beau à se  prosterner. Et nous nous inclinons. Un spectacle aux Francos, maître ? 