Le Midi Libre
25 au 31 juillet 2006

Florilège d'articles à l'occasion du 9e Festival des Fous Chantants d'Alès
(auteurs divers)



* Arrivée de l'artiste
(article du 25 juillet)

William Sheller face à des Fous fiers de lui

Le festival rend hommage cette année à William Sheller, qui doit passer la semaine avec les choristes.

Le festival rend hommage cette année à William Sheller, qui doit passer la semaine avec les choristes. II aurait pu arriver sur un rythme très rock'n'roll, au milieu des voix des choristes en pleines répétitions. Mais hier, la chaleur, lourde, brûlante, l'a découragé. William Sheller, débarqué en gare de Nîmes en début d'après-midi, n'est donc pas venu rencontrer les Fous Chantants directement au Fort Vauban. Donnant un concert le soir même aux arènes d'Alès, il a préféré se préserver, se reposer dans son hôtel situé en périphérie d'Alès, pour la balance et la soirée. Tant pis... La première rencontre physique entre l'artiste et les 1 000 choristes aura donc eu lieu dans la nuit, autour d'un piano, avec ses chansons comme lien intime. Mais, dès ce matin, William Sheller l'a promis, il sera présent dans la tente de répétition des Fous pour le face à face et sans doute l'ovation tant attendus. Pour voir, entendre, toucher vraiment l'incroyable travail qu'ils sont en train d'accomplir sur son répertoire. Il devrait ensuite très régulièrement participer, jusqu'à l'hommage qui lui sera rendu samedi soir et au cours duquel il chantera plusieurs titres avec la gigantesque chorale.
D'ici là, William Sheller, qui a loué une voiture, a l'intention de découvrir les Cévennes en toute liberté. Il a choisi de faire de cette semaine cévenole une respiration : " Depuis quelques semaines, les préparatifs pour Alès plus la finalisation d'un CD symphonique à paraître en octobre m'ont laissé peu de disponibilités, expliquait-il voici quelques jours. Finalement, Alès sera pour moi une semaine de vacances ". Des vacances où il devrait se faire, au minimum, dès ce matin, mille nouveaux copains !

* Concert en piano-solo du 24 juillet aux arènes de Tempéras (article du 25 juillet)

Un concert fort et intime aux arènes
Ambiance intime aux arènes de Tempéras, hier soir, pour le concert "Piano-solo", donné par William Sheller. Il y avait beaucoup de monde pourtant, gradins et parterre affichant quasiment complet. Mais l'intimité était bien là. Il faut dire qu'en avouant d'entrée au public et en particulier aux Fous Chantants : "Vous êtes mon cadeau d'anniversaire avec quelques jours de décalage", William Sheller, 60 ans depuis le 9 juillet, s'est ouvert les portes de leurs coeur. Du coup, la première chanson, c'est le public qui l'a entonnée avec "Joyeux anniversaire". Puis William Sheller, tout de noir vêtu, seul avec son piano, leur a tour à tour offert un cadeau : ses chansons, racontées avant d'être chantées. Symphoman, Les petites filles modèles, Nicolas... Des petits bouts d'histoire, de son histoire. Sobre, doux et intime.

*Répétitions, répétitions (article du 26 juillet)

Sheller goûte au chaud plaisir des répétitions
Le concert donné lundi soir aux arènes d'Alès leur a permis de faire les présentations. A gauche, William Sheller, artiste de talent plutôt timide. A droite, mille Fous Chantants enthousiastes et passionnés. Ce premier échange s'est terminé à minuit passé dans la nuit et le bonheur partagé.
Mais la vraie rencontre, sans sono ni projecteur, a eu lieu quelques heures plus tard, entre les murailles du fort Vauban. William Sheller, en tenue de randonneur, y est arrivé hier, vers 11 heures, dans une chaleur étouffante.
Petit tour par le bar, salut aux bénévoles et voilà l'artiste parti découvrir les répétitions. Caché derrière la muraille, il a tout d'abord écouté. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'il a rejoint les choristes sous la tente.
Visiblement ému, William Sheller a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements et a tout de suite proposé aux Fous qui venaient de terminer une chanson : "On va essayer ensembles !" Il a donc répété Un homme heureux qu'il interprétera avec eux lors du spectacle hommage, samedi soir.
Multipliant les petites phrases, "Faut bosser là !" , ou "Il n'y a même pas de piano ?" il a fait passer une image sympathique, avant de s'asseoir en spectateur près du pianiste répétiteur. Pendant une bonne heure, il a écouté, regardé, souri... Avant de partir, puis de revenir dans la soirée après les grosses chaleurs, tenant sa promesse de participer quotidiennement au travail des Fous.
Et au final, hier soir, il y avait visiblement mille et un hommes et femmes heureux.

Ils ont vu l'artiste... tout simplement
Assise au fond de la tente de répétition, Martine l'iséroise décrit le passage de William Sheller : "Je l'ai trouvé très réservé, comme d'habitude, mais en même temps très chaleureux. Cela fait plaisir qu'il s'arrête pour écouter. Il est conscient du travail que cela représente". Suzanne partage son enthousiasme : "Je l'ai trouvé très gentil, simple. Comme on nous avait dit de ne pas faire de photos, j'avais un peu peur qu'il fasse des manières, mais non ! Je l'ai trouvé très humain. Je suis une fan ! " Quant à Huguette, bénévole chargée de l'accueil, elle a vu l'artiste de très près : "Il était sympa, il s'est laissé prendre en photo avec nous. Il est resté un bon moment avec les choristes. J'ai vu ce qu'il a fait : d'abord en retrait, puis il s'est approché. Au bar, il a discuté avec tout le monde. Craintif au début, après, à l'aise !"

* Hommage à William Sheller aux arènes, 29 juillet

Le grand soir aux arènes de Tempéras (article du 30 juillet)
Après une semaine de répétitions et des mois de préparation, les mille choristes ont ainsi pu vivre enfin, hier soir, la grande soirée hommage qu'ils rendaient à l'auteur-compositeur et interprète William Sheller. Quitte à proposer un spectacle, autant que ce dernier soit suivi par un public nombreux. C'était le cas hier soir avec près de 3900 spectateurs aux arènes de Tempéras. Les choristes ont du toutefois attendre un peu avant de satisfaire un auditoire qui n'attendait qu'eux mais aussi... William Sheller en personne. Avant l'entrée des Fous Chantants, les solistes et les chefs de choeur nous ont joué un petit air d'opéra-rock où le symphoman se perd dans ses rêves de compositeur et d'être humain. Une bonne entrée en matière qui a ravi le public. La soirée était donc bien lancée. Et il s'est poursuivi avec Nicolas, avec à la baguette Jacky Locks et mille choristes parfaits dans leur rôle principal. Echarpe noire sur chemise blanche, les Fous Chantants ont été une fois encore magnifiques, suivant parfaitement le rythme des Filles de l'aurore. La nuit s'annonçait belle avec une ovation sur Fier et fou de vous. De quoi faire un homme heureux... William Sheller.

Après l'hommage, des lendemains chantants (article du 31 juillet)
Au terme d'une semaine de travail intensif, la grande soirée d'hommage à William Sheller a eu des allures de feu d'artifice d'émotion et de passion. Parmis les 4000 spectateurs, l'artiste a écouté, comblé, le puissant choeur. Il les a ensuite rejoints, ses 1000 compagnons de scène. Sans un mot, il s'est dirigé vers le piano, son double de toujours. De ses mains virtuoses, il a sorti les premières notes. Quatre chansons durant, il a accompagné ce choeur, qui lui a tout donné.
Est ensuite venue l'heure des remerciements. Sheller, le discret, a rendu hommage à ceux qui l'ont ému : "C'est pour des phénomènes tels que le vôtre que je fais de la musique, a-t-il confié aux arènes pleines. Vous m'avez offert un souvenir que je ne pourrai jamais oublier". Et comme pour prolonger ce moment magique, il a accompagné les choristes à la réception donnée au Fort Vauban. Une nouvelle façon de dire merci.
La fête s'est poursuivie tard dans la nuit. Les choristes, dont la fatigue s'était envolée, ont dansé jusqu'à ce que les bénévoles, épuisés, les prient d'aller se coucher, alors que le soleil se levait déjà sur le fort. Les plus vaillants ont démonté le campement, rangé le matériel. "C'est le moment le plus dur, se désole Dominique Sacchet, le soliste. On a une boule au coeur".
Pour lui, il est temps de dresser un bilan artistique de cette neuvième édition : "Les choristes ont été fabuleux. Et pourtant,on a eu chaud. La demi-journée perdue après le violent orage les a boostés. Ils ont travaillé plus que jamais". Pour un résultat qui a beaucoup ému Jacky Locks, le directeur artistique et chef de choeur : "Le répertoire de Sheller se marie très bien avec le chant choral. On a sans doute eu une des plus belles prestations", constate-il, promettant que l'année prochaine sera encore plus intense. L'hommage, retentissant point d'orgue de la semaine, ne doit pourtant pas faire oublier le travail fourni, et l'énergie dépensée : "Convivialité et passion sont les maîtres-mots pour une semaine réussie. Cette année, tous les ingrédients étaient réunis. La présence de Sheller a été un dopant supplémentaire". Jean-Marie Quiot, le président de l'association des Fous Chantants, exténué, se remémore ces souvenirs qui ne manquent pas. "Il faut pourtant revenir à la réalité", se convainc celui qui a pris place aux côtés de Sheller lors de l'hommage. Ce sont des vacances bien méritées qui vont embellir cette réalité. En Lozère, pour M. Quiot. Dans les terres cévenoles pour les chefs de chœur. Et quelque part, dans ces derniers moments de rêve, pour tous les choristes et bénévoles qui ont permis au public de vivre une soirée pleine d'émotions.