Sud-Ouest
(édition de Gironde)
15 avril 2005
- concert avec orchestre au Pin Galant de Mérignac le 13 avril 2005 -

On y était
William Sheller

(par Delphine Coppé)



« J'avais envie de fêter mes trente ans de chansons avec vous, alors j'ai convié quelques amis parce qu'on ne fait pas la fête tout seul ». Et c'est ainsi que William Sheller a présenté ses dix-huit musiciens à un public du Pin Galant tout acquis (bien qu'inconfortablement assis) et qui, visiblement, le suit depuis Rock’n’dollars. Ce fut donc deux heures et demie - entracte compris - de voyage dans les mondes imaginaires de ces trois décennies de Sheller. Très chaleureux et proche de son public, l'artiste a présenté chacune de ses chansons, souvent de façon anecdotique, à chaque fois avec humour.
La géométrie de l'orchestre variait en fonction des morceaux, avec d'intenses moments de bonheur : Nicolas  (piano, trio de violons et alto), Le Carnet à spirale (voix et sextuor à vents, « les souffleux » dixit Sheller), Chamberwood, Fier et fou de vous (sextuor de violons, deux guitares, piano, batterie)... Hormis la batterie, un peu trop «tchac-boum», et un saxo résolument marqué années 80, il n'y avait rien à déplorer dans les vingt-quatre chansons délivrées mercredi soir. La plus émouvante de toutes était certainement Loulou : la puissance émotionnelle de ce déjà classique et la justesse du chant de Sheller ont été - incidemment mais magnifiquement - mises en valeur par une panne de sonorisation du piano dès le premier tiers de la mélodie. Les paroles semblaient rester en suspens au-dessus des têtes des spectateurs.