Marianne
6 novembre 2004

Sheller le symphomane
(par Olivier Maison)



William Sheller est un compositeur imprévisible. Il écrit des symphonies, se lance dans des compositions musicales nourries des influences de la world music et ne rêve pourtant que de simplicité. Il est à la fois Symphoman, une de ses chansons fétiches, et l'homme seul qui regarde avec nostalgie les gens s'aimer. Epures, son dernier album, est le fruit de ses compositions nocturnes, écrites entre deux concerts et enregistrées sur son piano dans sa maison de Sologne.

Sheller attend toujours avec autant d'angoisse l'accueil du public. Récompensé par ses pairs, reconnu depuis trente ans par le public, il n'en a pas moins l'humilité de croire que la musique est une quête personnelle toujours inachevée autant qu'une conquête du public toujours à renouveler. Pour atteindre le dépouillement musical, Sheller a exploré tous les sentiers musicaux. Il a ainsi transposé pour piano une de ses chansons composées sur ordinateur, les Machines absurdes. « Et elle a pris soudain une dimension particulière », confie-t-il. De ces résonances intimes est né l'album. « Pour Chanson d'automne, raconte-t-il, j'écoutais un album de Jeanne Moreau et je me suis dit que j'aimerais bien écrire des textes aussi simples.» Epures est une œuvre de saison, touchante comme une promenade en automne.
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Epures, Mercury Universal.