La Provence
28 octobre 2004
-concert piano-solo du 26 octobre 2004 au Pasino d'Aix-en-Provence-

L'Epure de Sheller en ouverture
(par Jean-Rémi Barland)



Emotion en ouverture du 2e festival de la chanson, mardi, avec l’hommage de Corinne Le Poulain à Serge Reggiani, qui fut l’an dernier le parrain de la première édition. l’actrice a lu avec deux lettres écrites par le chanteur disparu : l’une adressée à son public, l’autre à lui-même. Nombreux furent alors les Aixois qui se souvinrent de la bouleversante prestation de Serge Reggiani l’an passé.
Il était logique qu’après la présentation de textes intimistes succède sur scène une concert d’une veine similaire. Seul au piano, William Sheller a conquis son public, sans effets, sans en rajouter, avec cette impression étrange pour celui qui l’écoutait que le chanteur ne s’adressait qu’à lui. Un sentiment étrange et délicieux comme l’univers très british d’un William Sheller expert en minimalisme musical. Tout dans son répertoire respire l’épure, le finement décoré, la poésie, et la sensibilité. Racontant des histoires, William Sheller a présenté ses chansons, d’une courte phrase, chargée d’expliquer au final comment une œuvre naît dans la tête de créateur. On eut droit à des classiques, Oh ! j’cours tout seul, Les Filles de l’aurore, Nicolas, mais aussi des nouvelles telles que Mon hôtel, Loulou, Chanson d’automne, fruits de son nouveau CD, Epures. Tout à son travail William Sheller, pianiste virtuose, enchaîne les morceaux, sans montrer quant à lui beaucoup d’expressivité ni d’émotion. Une sobriété délibérée qui en a enthousiasmé beaucoup, impressionnés par sa performance technique, mais peut-être un peu frustré d’autres…