Printemps d'Arcachon. De vous à moi, le concert de William Sheller aurait pu porter ce titre. Durant deux fois cinquante minutes, le chanteur aux lunettes rondes a chuchoté ses souvenirs et ses émotions à une salle comble. Et comblée par ces confidences. Chaque personne du public pouvait se reconnaître dans les « petites histoires de William ». La soupe de poireaux d'Yvonne, la voisine du sixième, qui empeste la cage d'escalier; la carte postale qui prend la poussière sur le piano mais que personne ne veut jeter parce qu'elle est jolie et les gâteaux secs du dimanche après-midi pour accompagner le thé, «évidemment, les seuls qui reste, c'est ceux avec la cerise confite au milieu».
En racontant d'où et comment viennent ses chansons, William Sheller a su toucher son public au plus profond de sa sensibilité de sorte à instaurer une conversation entre amis. Comme si Sheller jouait dans notre salon, rien que pour nous. De bis en bis-repetita, standing ovation, William Sheller a fini par chanter « la dernière avant d'aller au lit » toutes lumières allumées. Une véritable déclaration d'amour réciproque. 
