Le Point N°1599
9 mai 2003

Sheller plutôt classique



Le William Sheller nouveau est arrivé. Du rock comme aux folles années de son groupe « The Worst » ? Une messe comme Lux Aeterna ? Non. Ni un autre Symphoman, ce concerto de violon que Catherine Lara n'a jamais joué (1) (il en finit un pour violoncelle, et Demarquette, un classique, le jouera -2-). Ce Monsieur Toutes-Musiques avait quelques cordes à son arc, eh bien voilà qu'il lui faut celles d'un quatuor, les Parisii. Il leur confie des choses brèves comme Brahms en faisait, qui captent l'humeur (une Luna, une Obsession-jardin) et jouent la réminiscence (Le petit Schubert est malade). En quatre ou cinq minutes, elles évitent les ressassements et les stridences qui font croire à trop de gens que le quatuor à cordes est un genre agressif. Sheller a voulu son nom pour qu'à travers lui on se souvienne de Shelley et Schiller. Offrant ces quatuors à ceux qui aiment ses chansons, il les ouvre à la musique à laquelle il doit tout : la classique.

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Notes du site :
(1) Le concerto pour Catherine Lara s'appelait Le violinaire français et n'a rien à voir avec l'album Symphoman ni avec la chanson éponyme.
(2) Henry Demarquette a créé les Elégies pour violoncelle et orchestre en octobre 1998 à la salle Pleyel.